TRIBUNE LIBRE
Profitant d'une accalmie provisoire entre deux attentats meurtriers, les médias se sont trouvés un nouvel os à ronger : celui qui concerne la violence faite aux femmes qui est actuellement en discussion au travers d'un projet de loi visant à criminaliser le délit de harcèlement sexuel au travail ou ailleurs et qui semble concerner au premier chef les femmes, même si on peut considérer que le harcèlement peut s'adresser aussi aux hommes.
Il est donc question de légiférer pour donner un cadre juridique et judiciaire à des comportements condamnables, au mieux « inappropriés » et, au pire, criminels.
C'est donc une preuve supplémentaire que notre société va mal, que la décadence s'accélère puisque les repères disparaissent les uns après les autres et qu'aujourd'hui des valeurs telles le respect, la politesse, la bienséance, la courtoisie, la délicatesse sont en perte de vitesse, deviennent ringardes, obsolètes quand elles ne sont tout simplement volontairement ignorées ou totalement inconnues. En conséquence de quoi, l'évolution des mœurs et le progrès seraient donc un retour à la bestialité primitive.
Il est donc effectivement souhaitable de réagir quitte à ce que ce soit via un arsenal législatif répressif, mais c'est un sujet pour lequel la plus grande prudence s'impose car il va falloir en définir précisément les contours et le périmètre afin de déterminer où commence le harcèlement et comment le quantifier sur une échelle de gravité puisqu'il devient un délit et que les sanctions se doivent d'être proportionnées car il y a sans doute un distinguo à faire entre un propos grivois et un viol, entre une gifle magistrale et une allusion salace.
Faut-il, par exemple, envisager de définir une valeur de pression exercée et de durée à une poignée de main pour faire la différence entre celle qui se veut amicale pour dire bonjour et celle qui se voudrait plus « pressante » et durable laissant supposer une volonté prédatrice d'appropriation à caractère sexuel. Tout comme faudra-t-il déterminer sur les joues des femmes une zone de sécurité avec ligne de démarcation pour différencier le bisou amical sans arrière-pensée du baiser volé sans consentement préalable.
Peut-être devrons nous également par précaution suggérer aux hommes de porter des lunettes noires afin d'éviter le risque de poursuites pénales dans le cas où une femme pourrait considérer (à tort ou à raison...) que celui qui la dévisage lui porte un regard obscène, lubrique et pervers.
Donc attention où nous mettons les mains (si j'ose dire...) car le risque est fort que cette notion de harcèlement soit difficile à cerner et les réseaux sociaux dont on connaît la dangerosité ne sont pas enclins à nous rassurer sur le risque de dérive que l'on ne pourra que constater.
Il n'est donc pas question une seule seconde de minimiser ce problème de comportements délétères, indélicats voire plus, mais pourquoi ne pas temporiser dans l'adoption d'un projet de Loi alors que nous savons pertinemment que très prochainement nous serons soumis aux règles strictes de la Charia et que le problème du harcèlement ne sera plus d'actualité puisque pour l'islam la femme n'existe pas et qu'en conséquence elle ne peut être harcelée.■
Une scène de harcèlement insoutenable…