ÉCONOMIE
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es administrateurs de la Caisse
nationale d'assurance vieillesse ont rencontré le Haut-commissaire aux
retraites, en consultations pour la réforme attendue d'ici 2019. Ils ont alerté
sur la question des périodes non contributives comme le chômage. La réforme des
retraites pourrait pénaliser les chômeurs.■
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’est une inquiétude qui
ressort de la rencontre qui s’est tenue le 6 décembre entre le Haut-commissaire
aux retraites, Jean-Paul Delevoye et les membres du conseil d’administration de
la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), la plus importantes des
quelque 30 caisses qui forment le système français des retraites.
Ainsi, le président de son
conseil d’administration, Gérard Rivière, cité par l’AFP, a estimé «sans faire de procès d'intention» que l'essentiel
des discussions à venir pourraient porter sur le sort des périodes non
contributives (comme le chômage par exemple).
Actuellement,
les périodes de chômage indemnisées sont prises en compte dans l’accumulation
des trimestres qui permettent de prétendre aux droits à la retraite.
Mais ce financement par la solidarité serait-il maintenu dans un nouveau
système par points ?
À la Cnav, on refuse de
commenter par avance un système qui n’a pas encore été élaboré mais l’on
précise que cette question des périodes non contributives a été soulevée à
titre «d’alerte». Gérard Rivière a
en outre précisé qu’à ce jour, la seule certitude était que le nouveau régime
universel visé par le gouvernement reposerait sur «un système à points». Il a aussi rapporté les propos du
Haut-commissaire qui, présentant les grandes orientations de sa mission, avait
rappelé «l'exigence qui lui a été fixée
par le président de la République : un euro de cotisation procurera les mêmes
droits pour tous».
LA RÉFORME ATTENDRA SANS DOUTE JUSQU'EN
2019
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n outre, alors que la
rédaction d’une loi-cadre avait été prévue dans le courant du premier semestre
2018, le président de la Cnav a laissé entendre que la rédaction de la loi
pourrait être repoussée à 2019. «Le
sujet est difficile, les réformes des retraites, c'est toujours conflictuel»,
a-t-il commenté, estimant que le Haut-commissaire voulait «se donner le temps». On sait déjà que l’entrée en vigueur du
nouveau système est prévue au plus tôt en fin du quinquennat.
Fin novembre, la ministre
des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, avait expliqué que la réforme des
retraites «prendrait du temps» et
qu'elle ne voulait pas «se laisser
enfermer dans un calendrier», par ailleurs «pas fixé». Le Haut-commissaire aux retraites rattaché au ministère
d’Agnès Buzyn a déjà rencontré la plupart des organisations syndicales et
patronales entre le 21 et le 30 novembre.■