SCANDALES
Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé
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Alors que la parole « se
libère » sur le harcèlement et sur le viol, va-t-il en être de même pour
les actes de pédophilie ? Lorsque Marine Le Pen a parlé de Pierre
Bergé et de pédophilie dimanche sur France 3, les mimiques affolées de
l’animateur Francis Letellier pour la faire taire en ont dit long sur la peur
qu’inspire la figure de Bergé.
Accusant Le Monde de détourner le
regard des horreurs que l’on apprend sur son ancien propriétaire, Marine
Le Pen s’est étonnée de la gêne des journalistes : « C’est dans
un livre dont personne ne parle. Il s’agit d’actes dont personne ne veut
parler. »
Évidemment ce n’est qu’après
sa mort que sort le livre horrifiant, Saint-Laurent et moi, décrivant
qui était réellement Pierre Bergé. Sanctifié de son vivant, une armée d’avocats
et de grands médias du système auraient fondu sur quiconque aurait osé parler
de ses perversions. Cette figure de la
gauche caviar, mécène et mentor des grands médias déficitaires, ancien
actionnaire du Monde, président du Sidaction, parrain des associations ultra
communautaires, soutien d’Emmanuel Macron, sera-t-il moins intouchable mort que
vivant ?
Pas sûr. Le témoignage de
Fabrice Thomas ex-employé et amant du couple Bergé-Saint-Laurent, fait frémir
le système qui a défendu et protégé un prédateur sexuel à côté duquel
« DSK et Weinstein étaient des enfants de chœur ».
Le livre qui fait scandale
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« Pierre
Bergé, son truc c’était d’être entouré d’esclaves sexuels », raconte
l’ex-chauffeur de Pierre Bergé : « J’ai rejoint sa cohorte d’amants
soumis à des séances de dressage qui sont ensuite devenues la norme entre nous,
jusqu’en 1989 où j’y ai mis fin. » Fabrice Thomas raconte ainsi une
scène, où Pierre Bergé, se faisant appeler « Monsieur », le tient en
laisse et à quatre pattes, le gifle et fouette jusqu’au sang, fixe des pinces à
molettes à ses tétons, avant de lui uriner dessus, en l’injuriant, en le
droguant aux « poppers » et en regardant des films pornos avec son
assistant. Entre partouzes sado-masochistes et pratiques sexuelles
ultra-violentes, Fabrice Thomas affirme avoir été témoin d’actes pédophiles
dans la villa Majorelle du couple, à Marrakech. Actes couverts par le couturier
à l’époque.
Yves Saint-Laurent
accueillait de « jeunes hommes » à la porte du jardin Majorelle, lieu
de rencontre gay. « J’y vis passer des hommes, des étrangers et des
locaux, de tous âges. Jusqu’au jour où je vis l’impensable. » Un enfant entièrement nu, tenant un billet
à la main, abusé par l’intendant de la maison.
« C’est toléré, ce
genre de choses ? », demande le chauffeur le soir même au couturier.
« Oh… Dans la palmeraie, il se passe bien plus de choses encore. Les
autorités préfèrent faire comme si elles ne savaient pas. Et pourtant, tout le
monde sait, évidemment. » « Mais
là, ça se passe chez toi ! C’est un de tes employés qui fait ça avec un gamin »,
insiste Fabrice Thomas.
Réponse de Saint-Laurent sourire aux
lèvres : « Pas chez moi, non. Le Jardin Majorelle est public. » Dans
son livre Lettres à Yves (Gallimard), Pierre Bergé se
souvenait : « Comme ils étaient gentils et beaux, ces garçons
marocains ! Ils jouaient tous au football, avaient le corps musclé. On
avait avec eux des rapports qui ne sentaient ni l’argent ni la
vulgarité. »
Sans doute ce qui a fait dire
à notre président Emmanuel Macron dans son vibrant hommage au moment de sa
mort : « Il fut du côté des artistes, des opprimés, des minoritaires.
En Pierre Bergé disparaît un passeur, un militant, une mémoire du
siècle. »
Va-t-on
lui retirer sa Légion d’Honneur ?■ Source