POLITIQUE
La Cour des comptes estime que la
départementalisation de Mayotte avait « été mal préparée et mal pilotée ».
C’est un euphémisme. Un ancien député de Mayotte affirme, lui, que « Mayotte
est au bord de la guerre civile ». Le procureur de la République
déclare que 2017 pourrait être l’année du « cataclysme » du
fait de la délinquance : la
situation, à Mayotte, est catastrophique. Le 101e département français,
île des Comores, sombre dans l’insécurité et la violence.
À la
départementalisation le 31 mars 2011, les Mahorais pensaient être alignés sur
la métropole ou, au moins, La Réunion. Ce n’est pas le cas et ils sont
frustrés. On a déstabilisé une société
matriarcale, islamisée à 95 %, très peu francophone mais tranquille.
Pourtant, le niveau de vie à Mayotte est 13
fois supérieur à celui des autres Comores, le mode de vie a changé et l’île est
embouteillée par les voitures, mais le taux de chômage, officiellement de 23,6 %,
est en fait très supérieur. Seuls 35,5 % de la population en âge de
travailler ont un emploi, le premier
employeur étant le conseil départemental !
Mayotte
ne produit plus rien sauf du béton et des fonctionnaires qui sont surpayés. Pour 100 € importés,
Mayotte exporte 2,2 % – tout est importé de la métropole -, le tourisme
végète faute d’infrastructures et en raison de l’insécurité. En fait, Mayotte vit exclusivement de transferts de
la métropole, dotations, subventions, allocations, salaires des
fonctionnaires, et de crédits européens.
Le niveau scolaire est très bas, on arrive à
64,21 % de réussite au bac, probablement avec beaucoup d’indulgence. Mais les jeunes n’ont aucune perspective de
travail, ils émigrent vers La Réunion ou la métropole, ou grossissent le
nombre des sans-emploi.
Le
département est en quasi-faillite : la plupart des communes sont sous tutelle,
et le conseil départemental a voté un budget en déficit de plus 46 millions
d’euros. Ce déficit est dû à un nombre
pléthorique de fonctionnaires.
Il n’empêche, l’îlot de richesse continue à attirer une
immigration incontrôlée venant des Comores, de Madagascar et même d’Afrique de
l’Est. On expulse plus de 20.000 clandestins par an – autant que la
métropole – mais leur nombre ne fait que croître, estimé à 60.000 ; il
serait, en fait, très supérieur. La population, officiellement de 220.000, doit
être en fait de 300.000, soit 750 habitants/km2. Elle pourrait atteindre
500.000 habitants en 2050.
Une fois à Mayotte, on peut se rendre à La Réunion ou en
métropole.
Mayotte peut devenir une porte d’immigration vers l’Europe. Les Comoriennes
viennent accoucher à Mayotte pour que leur enfant soit un jour français :
9.000 naissances par an.
Tout cela était prévisible et probablement
connu, mais Mayotte a été
départementalisé par Sarkozy pour des raisons électorales : 50.000 voix…
Il faudrait soit revenir sur le statut
antérieur de Mayotte, condamné par plusieurs résolutions de l’ONU, soit rendre
l’île aux Comores, soit trouver un statut moins contraignant de COM
(collectivité d’outre-mer) comme à Wallis-et-Futuna ou Saint-Martin. En fait, on va probablement continuer à
déverser des millions pour acheter la paix sociale.