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e 15 février 1794, la
Convention décrète que «le pavillon sera formé des trois couleurs
nationales disposées en trois bandes égales posées verticalement...» Le
peintre David suggère que le bleu soit fixé à la hampe. Ces règles destinées
aux pavillons des navires s'appliquent dans la foulée à l'ensemble des emblèmes
nationaux. Ainsi naît le drapeau bleu-blanc-rouge.¢
À CHAQUE
COULEUR SON HISTOIRE
E Le rouge vient de ce que les rois de France,
dans les heures de grand péril, brandissaient la bannière de Saint-Denis,
rouge du sang du martyr. Cette tradition a été reprise par les Parisiens
insurgés contre le roi Louis XVI, de sorte que le drapeau rouge est devenu le
symbole mondial des luttes ouvrières !
E Le blanc est la couleur d'une écharpe que
les chefs des armées et le roi en personne arboraient au combat, sous l'Ancien
Régime, pour signaler leur grade. C'est seulement en 1815, sous la
Restauration, qu'il est devenu le symbole de la monarchie.
E Le bleu figure dans les couleurs des bourgeois de Paris, au Moyen
Âge, en association avec le rouge.
LES
COULEURS DE LA NATION
Le
17 juillet 1789, peu après la prise
de la Bastille, Louis XVI est accueilli à l'Hôtel de Ville par une foule
arborant une cocarde aux couleurs de Paris, le bleu et le rouge. La Fayette remet
au roi une cocarde semblable où il insère le blanc.
En
1848, après l'abdication de
Louis-Philippe 1er, les républicains hésitent à conserver les trois couleurs et
penchent pour le drapeau rouge.
Il
faut toute l'éloquence d'Alphonse de Lamartine pour les conserver. Le 26
février 1848, à l'Hôtel de ville de Paris, le poète (58 ans) s'adresse en ces
termes aux socialistes : «... le drapeau rouge, que vous-même rapportez, n'a
jamais fait que le tour du Champ-de-Mars, traîné dans le sang du peuple en 1791
et 1793, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde avec le Nom, la Gloire
et la Liberté de la Patrie».¢
Hérodote