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n Algérie, pour éviter
la fermeture du complexe sidérurgique d’El-Hadjar à Annaba, actuellement détenu
par le groupe ArcelorMittal, le gouvernement a décidé de nationaliser
l’entreprise. Une option qui n'est pas à l'ordre du jour en Europe.
C’est
en 2001, que la société Ispat, qui deviendra Mittal, a repris les rênes du
complexe sidérurgique algérien d’El-Hadjar, situé à Annaba. Si, durant les
premières années, la production augmente, elle retombe cependant à des niveaux
très bas dès 2007. Aujourd’hui, la filiale Algérie d’ArcelorMittal a le taux de
productivité le plus faible de toutes les filiales du groupe indien.
L’entreprise, qui affirme être en difficulté financière, ne parvient plus à
payer les factures, ni à verser les salaires.
Il
y a un an, le Premier ministre algérien avait promis que l’État empêcherait la
fermeture du complexe sidérurgique d’Annaba, symbole de l’industrialisation du
pays à l’époque de Boumediene.
L’Algérie
entend assurer son autosuffisance en matière de production sidérurgique, et
refuse de fermer sa seule usine de production. ArcelorMittal est alors sauvé in
extremis de la cessation de paiement. La banque extérieure d’Algérie lui
octroie alors un prêt de 140 millions d’euros, qui doit être utilisé à
augmenter les capacités de production.
Malgré
l’intervention du gouvernement algérien, la situation financière du groupe
indien reste fragile, et le site d’El-Hadjar est toujours sur la sellette.
Alger
a donc décidé de renationaliser l’entreprise. L’État, qui détenait jusque-là
30% des parts via le groupe public Sider, en aura désormais 51%. Il compte
s’appuyer sur cette reprise de contrôle de l’entreprise pour lancer un plan de
redressement. Coût de la transaction pour l’État algérien : 200 millions de
dollars.
L'OPTION DE LA
NATIONALISATION N'EST PAS À L'ORDRE DU JOUR EN EUROPE
Le
choix de la nationalisation pour préserver le site industriel conviendrait
parfaitement aux salariés des usines sidérurgiques ArcelorMittal actuellement
menacées de fermeture en France, en Belgique et au Luxembourg.
À
chaque annonce de fermeture de site, les syndicats plaident en effet pour une
nationalisation. Toujours en vain jusqu’à présent. ArcelorMittal vient ainsi
d’annoncer une nouvelle fermeture d’usine. Cette fois, ce sont sept
installations en Belgique qui sont concernées. Le gouvernement belge s'est mis
en quête d'un repreneur, mais les salariés n'y croient guère.
En
France l'hypothèse d'une reprise par les pouvoirs publics a été écartée au
profit d'un accord conclu fin novembre entre le gouvernement et ArcelorMittal,
entérinant l'arrêt de deux hauts fourneaux. La semaine dernière, 1500 salariés
du groupe ont manifesté devant le parlement européen pour exiger une action en
leur faveur.
La
Commission européenne organise justement ce mardi 12 février une réunion sur
l'avenir de la sidérurgie en Europe, à laquelle participent les ministres
européens concernés.
Avec
RFI