Communiqué de Claude Nal, auteur de
la pièce « Le Serment de l’Orane »
Madame,
Mademoiselle, Monsieur,
2012
! L'année du cinquantième anniversaire de l'exode des Français d'Algérie,
marquée par de nombreuses commémorations organisées par nos
associations, ou avec la participation de quelques municipalités
sympathisantes, se termine. Je souhaitais vivement que la pièce que j'ai
écrite, "Le Serment de l'Orane", soit jouée avant la fin de cette
année et elle l'a été puisque la "Première" s'est déroulée dimanche
dernier, le 16 décembre 2012 à "L'Atelier des Arts" dépendant de
la Mairie du 5ème secteur de Marseille.
L’aboutissement d'une année
d'efforts continus
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Cette représentation, aboutissement d'une
année d'efforts continus, a été possible grâce au dévouement opiniâtre de mon
épouse Françoise et du metteur en scène Gilles GALIANO, qui m'ont accompagné et
qui m'ont aidé à surmonter des difficultés nombreuses et variées.
Progressivement,
du dédale des castings et des rencontres inopinées, ont émergé quelques
comédiens qui ont décidé de nous accompagner. Pour la plupart, ils sont des
jeunes gens, issus de nos familles, qui ont décidé d'apprendre et de comprendre
comment la terre d'Algérie, la terre de leurs ancêtres, avait pu imprégner leur
vie d'un ensemble de traditions, de principes, de valeurs dont ils mesuraient
mal la profondeur. Ils sont arrivés jusqu'à moi, comme sortis d'un tamis
magique qui n'aurait laissé passer que des âmes nobles, au sens où l'entendent
les "Pieds-Noirs". Mon ami Gilles GALIANO, lui même né à Oran dans
les derniers jours de l'Algérie Française, m'a appris que toutes ces
merveilleuses rencontres n'étaient rien d'autre que des "rendez-vous de la
vie". Souvent à l'origine de ces rendez-vous, il y avait l'aide amicale de
"l'Écho de l'Oranie", du journal "Les Nouvelles" des
Anciens du Lycée Lamoricière d'Oran, du journal du "Cercle
Algérianiste" et de nombreux sites Internet créés et alimentés avec
abnégation et dévouement par des amis de notre communauté (Le coin du
Popodoran, Oran des années 50, Denisdar, le site de Jean-Claude Pillon ...
entre autres ....).
À
partir de ce moment-là, les filles : Ève, Françoise, Sandrine, Stéphanie,
comme les garçons : Amine, Charles-Henri, Eugène,
Jean-Christophe, Jérôme, Patrice et Vincent nous ont
apporté l'enthousiasme, la curiosité, et la volonté de faire
aboutir un projet, qui devenait le leur et celui de leur famille, même si quelques-uns
d'entre-eux n'étaient pas directement concernés par une histoire qui semblait
appartenir à d'autres, mais qui est en réalité une partie de l'histoire de la
France et une partie de l'histoire de l'Algérie. Ils ont beaucoup travaillé
avec, en point de mire, cette date du 16 décembre 2012, figée depuis longtemps
avec Marie-Christine ALEMAN, Directrice de "L'Atelier de Arts",
elle-même algéroise d'origine. Et cet immense travail, ponctué par les
problèmes de la vie, a été accompagné de merveilleux moments de détente autour
des mets de "chez nous" préparés par Françoise NAL, qui se faisait un
plaisir de raconter et d'expliquer inlassablement notre histoire sous tous
ses aspects à des comédiens qui devenaient tout doucement ses élèves, voire ses
enfants adoptifs.
J'ai regardé
travailler cette "équipe" avec admiration, car je connaissais la
difficulté du texte que je lui avais confié, et avec affection, parce que
chacun d'eux s'est donné sans compter pour défendre une cause empreinte
d'amour et d'amitié qui était devenue la sienne.
« Ne
pas oublier… Faire connaître la vérité… transmettre les belles valeurs… »
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Tout
ceci a abouti à cette magnifique première représentation qui m'a comblé pour de
nombreuses raisons. Rien n'est parfait, mais l'œuvre était finie et présentable
au public pour la première fois. Les décors étaient en place, les bruitages bien enregistrés. L'auteur
et le metteur en scène pouvaient enfin se contenter d'admirer. À ce
moment-là, sur le coup de dix-huit heures, nous nous trouvions entre une
fin et un début. La fin de la préparation, le début d'une belle aventure.
Délicieux moment !
La
salle, hélas trop exiguë, était comble, les comédiens piaffaient d'impatience.
L'histoire, l'angoisse, l'émotion, les larmes et les sourires sont bientôt
passés de la scène à la salle comme par enchantement. Quel bonheur de sentir
cette communion ! Cette salle debout, où mon rêve de voir des Pieds-Noirs
unis était enfin réalisé, même si ce n'est que partiellement, me comblait de joie.
Peu importe les associations auxquelles ils appartenaient, le message répété à
longueur d'années par Monseigneur Jean-Pierre Ellul se concrétisait en même
temps que le serment était prononcé par nos frères, nos enfants ou
petits-enfants. Le triple message de la pièce prenait forme tout naturellement : "Ne pas oublier" - "Faire
connaître la vérité à tous et la faire accepter" - "Transmettre les
belles valeurs que nous avons reçues".
Merci à tous. Merci à
Monsieur Guy TEISSIER, Député-Maire du Secteur et à son Adjoint Jacques
VISCONTI qui le représentait. Merci à vous spectateurs et amis. Merci
infiniment à vous "mes comédiens" qui avez concrétisé mon rêve. Merci
à toi Gilles, mon complice. Merci à mon épouse Françoise. Merci à tous ceux qui
y ont cru et qui m'ont aidé ou encouragé.
Maintenant,
nous pénétrons la période du développement. Nous allons jouer ou faire
jouer cette pièce partout où l'on voudra bien nous accueillir. Nos détracteurs, ceux qui ne nous aiment
pas, ceux qui nous dénigrent depuis cinquante ans, ce qui mentent en parlant de
notre histoire, n'y pourront rien. Ils représentent la faiblesse des sentiments
et du comportement. Ils se sont placés du mauvais côté de la morale, de
l'honnêteté et de l'honneur. Ils ne m'intéressent pas.
« Nos détracteurs sont
du mauvais côté de la morale, de l’honnêteté et de l’Honneur… »
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Je
demande à toutes les Mairies de nous faciliter l'accès à leurs théâtres.
J'espère que nos
associations et tous les Français d'Algérie
apporteront leur contribution à ce projet. Amis Pieds-Noirs ne dites pas que
vos enfants ne s'intéressent pas à notre histoire. Amenez-les assister
au "Serment de l'Orane" où ils verront de merveilleux jeunes
gens porter haut et fièrement nos belles couleurs.
Je
me permets de reproduire, ci-dessous, l'appréciation, publiée sur FaceBook, de
mon ami André TRIVES auteur du livre "Le Berger de Mostaganem".
« Nous
avons apprécié cette pièce écrite pour nous avec des mots incrustés dans notre
mémoire. Félicitations à Claude Nal d'avoir su écrire avec tact et humanité le
triste parcours des années 61/62. Le serment de l'Orane prononcé par les jeunes
acteurs à la fin de la pièce nous a envahi d'émotion et a merveilleusement
clôturé ce spectacle de 2 h que l'on n'a pas vues passer. »
Je vous
salue bien amicalement.