François Hollande a
demandé vendredi que les élections régionales et cantonales prévues en France
en 2014 se tiennent l'année suivante, le même jour, pour éviter un embouteillage
électoral.
Une
proposition critiquée à droite, qui voit dans ce report une
"manipulation" de l'exécutif socialiste, actuellement à la tête d'une
majorité de collectivités locales, visant à exercer le pouvoir un an de plus.
"Je
considère que pour le respect de nos concitoyens et de nos assemblées
concernées, il est préférable de reporter à 2015 l'organisation des deux
consultations, le même jour, régionales et départementales", a déclaré
François Hollande lors d'un discours à La Sorbonne à l'occasion des États généraux
de la démocratie territoriale.
Il
a ajouté avoir demandé au gouvernement de consulter des associations d'élus
"pour la confirmation de ce calendrier".
Le
président de la République a en outre prôné pour les cantonales un nouveau mode
de scrutin fondé sur deux principes : l'ancrage territorial et la parité.
Ces
modifications supposent le vote de deux textes, à commencer par une proposition
de loi socialiste visant à abroger les conseillers territoriaux créés lors la
précédente mandature, et dont François Hollande a confirmé vendredi la
disparition.
Le
report à 2015 des élections cantonales et régionales, et le mode de scrutin des
cantonales seront quant à eux précisés dans un projet de loi appelé à être
étudié le 22 octobre au conseil des ministres. Les deux textes seront examinés
le 19 novembre à l'Assemblée.
Des
élections municipales, sénatoriales et européennes sont d'ores et déjà prévues
en 2014.
"On
ne pouvait pas, la même année, avoir des élections sur des modes de scrutin
différents, et quatre campagnes électorales qui se succèdent, c'était
illisible", a-t-on expliqué dans l'entourage du chef de l'État.
Pour
la droite, le PS cherche à manipuler les électeurs.
"C'est
profondément choquant : ça s'appelle tout simplement une machine à manipuler
les élections", a déclaré Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP,
lors d'un point de presse.
"Devant
l'inquiétude sur la dégringolade dans les sondages, on préfère limiter à un
seul vote, celui des municipales, et retarder d'un an les cantonales et les
régionales pour pouvoir jouir un an de plus du pouvoir dans les départements et
les régions détenues par les socialistes", a-t-il souligné.
Le
député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a lui aussi déploré une décision
prise "sans concertation". "Cette précipitation démontre un
mépris de François Hollande pour les élus locaux", écrit-il dans un
communiqué.
Avec
Reuters