L'imam radical
Abou Hamza Masri a été extradé vendredi du Royaume-Uni vers les Etats-Unis, où
il est accusé de terrorisme, après le rejet de son ultime recours pour éviter
son transfert.
D'origine
égyptienne, Moustafa Kamal Mustafa, alias Abou Hamza Masri, est accusé par Washington
de soutenir Al Qaïda. Il est notamment recherché pour une prise d'otages au
Yémen en 1998 et pour avoir fourni un soutien matériel à Al Qaïda aux États-Unis
en essayant de créer un camp d'entraînement dans l'Oregon.
L'imam,
âgé de 54 ans, purgeait une peine de sept ans de prison en Grande-Bretagne pour
avoir incité ses partisans à tuer des non-musulmans.
Borgne
et manchot, Abou Hamza, qui a prêché à la mosquée de Finsbury Park dans le nord
de Londres, s'est également rendu célèbre pour avoir salué les attentats du 11
septembre 2001 aux États-Unis.
Il
a été extrait d'une prison de haute sécurité dans le centre de l'Angleterre et
installé dans un convoi surveillé par de nombreux policiers. Arrivé dans une
base aérienne américaine, il a été remis aux autorités américaines et installé
à bord d'un avion à destination des Etats-Unis.
Auparavant,
la Haute Cour britannique avait refusé sa demande de nouveaux examens médicaux
visant à démontrer son incapacité à être extradé selon son avocat. Un marathon
judiciaire de huit ans a pris fin vendredi.
"ILS
SONT PARTIS"
Après
la décision de justice, le gouvernement britannique avait souhaité remettre
Abou Hamza le plus rapidement possible aux autorités américaines. Quelques
heures plus tard, il était sur le départ.
Quatre
autres hommes dont l'extradition était également réclamée par les États-Unis
pour actes de terrorisme ont également vu leur recours rejetés vendredi. Ils
ont été mis à bord de deux avions civils américains.
"Ils
sont partis", a déclaré un porte-parole de la police de Londres,
compétente pour les extraditions.
Fin
septembre, un précédent appel de l'imam et des quatre autres suspects avait été
rejeté par la Cour européenne des droits de l'homme.
Les
autres islamistes réclamés par Washington sont accusés d'avoir participé en
1998 aux attentats contre les ambassades de Nairobi et de Dar-es-Salaam pour
deux d'entre eux, de divers meurtres et autres actes criminels s'agissant des
deux derniers.
Connu
pour ses discours musclés contre l'Occident, Abou Hamza a été décrit comme
source d'inspiration pour certains des activistes connus sur la scène
internationale comme le Français Zacarias Moussaoui, condamné à la réclusion à
perpétuité pour avoir participé à l'organisation des attentats du 11 septembre.
Né
en Égypte, l'imam était arrivé au Royaume-Uni dans les années 70 pour y suivre
des études d'ingénieur. Il avait épousé une Britannique et travaillait comme
portier dans des discothèques de Londres.
L'imam
raconte qu'il a perdu ses deux mains - il porte un crochet à la droite - et un
oeil en Afghanistan dans les années 80 lors d'une mission humanitaire. Selon
les autorités, il combattait contre l'Union soviétique aux côtés des
moudjahidine.
Avec
Reuters