« Ne pas nommer les choses c'est ajouter aux malheurs
du monde. » (Camus)
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istorique ! Le mot
revient à la une des journaux français et étrangers et dans la bouche même des
participants aux marches de Charlie. Hier, c'était le temps de la compassion,
de l'unité nationale, de cette spécificité française où l'on a pu voir côte à côte
un juif avec une pancarte accrochée au cou : « Je suis juif et j'aime les musulmans » et un musulman
lui tenant la main avec cette autre pancarte : « Je suis musulman et j'aime les juifs ».¢
France,
pays unique, pays que le monde entier regarde d'un œil surpris, irrité,
envieux, amoureux mais jamais indifférent.
Ceux
qui ne comprennent pas cette particularité de ne pas se livrer à des ratonnades
après d'épouvantables et symboliques massacres, ce qui dans bien d'autres
nations apparaît comme une faiblesse, voire une lâcheté, ignorent encore les
conséquences planétaires, toujours d'actualité, de la grande révolution
française et de la Déclaration des Droits de l'Homme.
Il
faut bien avouer que pour l'Histoire, pour les photos et les films qui font et
feront le tour du monde, « ça a de la gueule ». Oui, sans doute
aucun, mais nous vivons dès aujourd'hui
l'après, et l'après s'annonce moins angélique que l'avant.
Nous
sommes déjà, avec le concours des hommes politiques et des journalistes, dans
la grande manipulation sémantique. Le ton a été donné par le
« gentil » Hassen Chalghoumi : musulmans ?...
Islamistes ?... Non « satanistes » !
Et les médias se réjouissent déjà de la trouvaille. C'est vrai que dans
islamiste j'entends islam. Et puis les premières victimes de ces attentats, au
cas où cela vous aurait échappé, ce sont les musulmans de France, et par-delà,
les musulmans du monde entier. Après les « allahouakbaristes »,
« les déséquilibrés », ceux qui rentrent en prison en criant
« je nique la France » et en ressortent en criant « je
nique la France… au nom d'Allah »... attendons-nous à une épidémie de « satanistes ».
Souvenons-nous
de ceci : lors des opérations de Tsahal, cet été, contre les « satanistes » du Hamas (j’essaye de me mettre à la page) on a pu
hurler dans les rues de Paris : « Mort
aux juifs ! » Non pas « Mort
à Tsahal » ou « Mort aux
sionistes », mais bien « Mort
aux juifs ! » On stigmatisait alors toute une partie loyale de la
population, on insultait toute une religion mais l'on nous expliquait que ces
« débordements », certes condamnables, étaient bien
compréhensibles : il fallait tenir compte du fait que des juifs,
évidemment religieux, étaient au combat et que c'était une réalité.
Curieusement,
une fois de plus, nos politiques et la
plupart des journalistes nous disent aujourd’hui le contraire : les
assassins ne sont pas musulmans, donc pas de colère contre l'islam … Le
plus extraordinaire, c'est que ce sont les victimes qui décident qui est ou
n'est pas musulman pour « le vivre ensemble ». Alors que les tueurs
comme Kelkal , Merah , Nemmouche ou ceux du gang de Roubaix comme
Christophe Caze, Lionel Dumont, Mouloud Bouguelane, Omar Zemmiri, Hocine
Bendaoui, Seddik Benbahlouli, Saad Elahiar, Nuri Altinkaynak, Amar Djouina… ou
Hayat Boumeddiene, leurs émirs, leurs commanditaires et financiers se réclament
de l'islam, nous devons évidemment en ignorer la profession de foi.
C'est sans doute la
raison pour laquelle nous avons eu droit dans la manifestation parisienne en
première ligne avec Hollande et « les grands de ce monde », suivant
la cohorte ravagée de douleur des parents de victimes, à la présence des
bédouins en babouches.
Que
vaut la vie de quelques humains face aux affaires que les états de cette
planète mènent avec les Émirats, l'Arabie Saoudite ou le Qatar ? Croyez-vous
que les enturbannés pensent être en contradiction en venant jouer les
pleureuses à Paris après avoir participé aux filières financières du
Djihad ? Ils continueront demain car, demain encore, les affaires seront
florissantes avec « l'Occident ». Et pensez-vous un seul instant que
nos gouvernements cesseront les contrats et les ventes d'armes à ces
crapules ? Non, car ce n'est pas
l'honneur ou le courage qui gouvernent mais bien la duplicité.
Alors,
la sémantique frappe et nous éclaire encore même chez Benjamin Netanyahu, n'en
déplaise à certains : « Israël
soutient l'Europe dans la lutte contre le terrorisme et le moment est venu pour
l'Europe de soutenir Israël dans l'exact et même combat ».
Nous y voilà : le
terrorisme ! Chacun
au gré de la nécessité de sa politique indiquera qui sont les terroristes. Il
ne s'agit déjà plus de mettre en lumière la réalité mais d'avancer sa vérité
pour continuer, en renforçant les mesures de contrôle sur les individus, à
diriger des politiques uniquement basées sur les intérêts économiques
transnationaux qui profitent toujours aux mêmes : la minorité des capitaines d’industries, les classes de techniciens au
service de leurs monopoles et leurs chiens de garde, états ou mercenaires.
Hier,
les patrons des islamistes étaient dans Paris, main dans la main, avec les
cyniques de Bruxelles. Hier nous avons vu une masse qui défilait pour un
journal titrant dans son numéro 266 : « Joyeux
Noël ! Chiez dans les crèches, fusillez les militaires, étranglez les
curés, écrabouillez les flics ! ». Au moins certains de
leurs vœux ont été exhaussés…
Mais c'est ça - aussi-
la France.
Parfois
je redeviens un nostalgique de la Russie, parfois même je trouve Poutine
sympathique en relisant son fameux discours adressé à la Douma du 4 aout 2013 :
« En Russie, vivez comme les Russes. N’importe quelle
minorité, de n’importe où, si elle veut vivre travailler et manger en Russie
doit déjà parler le Russe et doit respecter les lois Russes. Si elles préfèrent
la loi de la Charia et vivre comme le font les musulmans alors nous leur
conseillons de ne pas se rendre chez nous.
La Russie n’a pas besoin de minorités musulmanes. Et nous ne
leur accorderons aucune faveur spéciale, nous ne changerons pas nos lois pour
qu’elles reflètent leurs désirs, peu importe le volume de leurs cris contre la
« discrimination ». Nous ne tolèrerons aucun manque de respect envers
la culture Russe. Nous devons apprendre des suicides de l’Amérique, de
l’Angleterre, de la Hollande et de la France, si nous voulons survivre en tant
que Nation.
Les musulmans prennent le contrôle de ces pays mais ils
n’obtiendront pas la Russie. Les coutumes et traditions russes ne sont pas
compatibles avec le manque de culture ou les manières de vivre primitives de la
loi de la Charia et des musulmans.
Quand cet honorable corps législatif suggère de créer de
nouvelles lois, il faut avoir avant tout l’intérêt national russe à l’esprit,
et non pas les minorités musulmanes qui ne sont pas Russes. »
C'est limpide et
parfaitement logique pour tout peuple attaché à son identité. Il n'y a pas si longtemps, de jeunes
femmes et de jeunes hommes se battaient et mouraient pour l'identité de leur
patrie et l'universalité de ses valeurs.
Dans
les maquis du Vercors et des Glières, mais aussi dans les rizières d'Indochine
comme sur les pistes de l'Atlas algérien. Tous, bretons, corses, alsaciens,
sœurs et frères de toutes nos provinces, asiatiques et berbères, d'instinct,
savaient qu'après leur sacrifice viendrait le temps des grandes trahisons et
des grandes barbaries.
Je
n'ai d'estime que pour les musulmans qui s'offre en sacrifice pour la patrie
comme ceux tombés sous les balles des frères Kouachi, comme les harkis
abandonnés aux égorgeurs en Algérie et abandonnés dans des camps en France,
comme ceux du Commando Georges tous
merveilleux FSNA, « Français de
souche nord-africaine *», dont après le cessez-le-feu, les autorités
refusèrent leur rapatriement en métropole ! Ils furent massacrés par des « satanistes ».
Alfred
de Musset, dans l'Acte V de la scène 2 de Lorenzaccio écrit : « Je ne méprise point les hommes, je
les connais. Je suis très persuadé qu’il en existe très peu de très méchants,
beaucoup de lâches et un grand nombre d’indifférents. » Il se trompait
un peu. J'écrirais, moi : « Je
ne méprise point les hommes, je les connais. Je suis très persuadé qu’il en
existe très peu de très méchants, beaucoup de lâches et un grand nombre de
bernés par l'Histoire ».¢
Je
suis un « Français de souche nord-africaine ».