TRIBUNE LIBRE
J
|
'ai
longtemps hésité avant d'écrire ce billet d'humeur, et puis je me suis dit que
ma voix, celle d'une ménagère de plus de cinquante ans, dixit les
sondages, après avoir lu toutes les horreurs qui foisonnent dans la
presse dite « bien-pensante », « pro féministe »....et prête
à sacrifier ce « Mâle » que tout le monde critique mais dont on ne
saurait se passer avouons-le sincèrement, devait donner son point de vue.■
D
|
epuis l'annonce de Rose
McGowan et consœurs, dénonçant les sévices sexuels du magnat de l'industrie cinématographique
Harvey Weinstein dont elles auraient fait les frais, il ne se passe pas une journée
sans qu'une starlette ne rejoigne le lot des suppliciées et des terrorisées du
sexe.
Personnellement,
ces témoignages me laissent froide. Demandons-nous - une minute - pourquoi ces
jeunes femmes après avoir subi les horreurs de cet être abjecte, n'ont-elles
pas déposé plainte immédiatement a la sortie de la chambre d’hôtel, chambre ou
elles allaient négocier leur contrat de leur plein gré ?
Peur, humiliation, tétanisation,
sentiment de déchéance, je peux comprendre cela après les premières heures de
supplice impose par cet immonde et grossier personnage. Mais une fois ces
sentiments évacues, il me semble que ces dames auraient pu et du dénoncer
sans aucun état d'âme le petit jeu de cet obsédé.
Au lieu de cela, certaines ont reçu un gros chèque pour
faire taire leur ego et faire bouillir la marmite, d'autres ont eu droit à
une tête d'affiche au box-office, les plus méritantes un coup de pouce pour les
oscars. Et pourquoi ? Parce que le choix de devenir une actrice reconnue, « bankable » et oscarisée a été
plus fort que celui de se faire respecter. Il ne faut pas oublier
qu'elles n'ont pas fait carrière sous la contrainte, ni avec les cachets d'une
ouvrière, mais passant le plus clair de leur temps à changer de
partenaire pour le bien de leur promotion. Comment
les prendre au sérieux maintenant que le succès est avéré ?
Nous avons eu droit avec la
remise des trophées de la 75e soirée des Golden Globes a une logorrhée
hollywoodienne de ces magnifiques actrices, toutes vêtues de noir en
protestation a ces attouchements physiques et au chantage libidineux d'une promotion
canapé, dans de non moins magnifiques robes de créateurs, aux décolletés
rivalisant de profondeur, parées de somptueux bijoux, nous raconter,
disais-je, combien la femme, la mère, l'actrice avait été maltraitée ces 30 dernières
années par le grand méchant puissant magnat de l'industrie cinématographique et
par leurs confrères masculins.
Aucune
n'est venue habillée en robe de bure crier son indignation....abusée, violée
certes, mais avec élégance....
Mme Oprah Winfrey adulée ce soir-là,
par toutes ses copines reconnaissantes de leur passage dans son émission pour
la mise en lumière de leurs carrières, se sentant pousser des ailes pour bientôt
tenter la Maison Blanche, n'a pas hésité a cracher son venin sur ce vilain
Weinstein qu'elle embrassait pourtant goulument en lui avalant l'oreille il n'y
a pas si longtemps, et lors des nombreuses soirées qu'elle organisait pour lui présenter
de futures et potentielles actrices « bankables ».
Comment penser une seule seconde qu'elle
n'était pas au courant des déviances du monsieur en question....
La seconde, Merryl Streep, grande actrice s'il en est,
se réveille au bout de 35 ans pour dénoncer les attaques sexuelles dont elle
fut l'objet, mais aussi et surtout pour reparler de son cheval de bataille,
l’égalité des salaires à Hollywood. Eh oui, « money is money ». À croire que la bataille du sexe est
directement liée a celle du portefeuille.
Jusqu'à nos actrices françaises
qui, ne voulant pas être en reste, dénoncent elles aussi des gestes déplacés et
des attouchements non consentis dont elles furent l'objet au pays de l'Oncle
Sam.
Aujourd'hui
elles se donnent toutes la main pour crier à hue et à dia les souffrances
physiques et morales qu'il leur fallut subir pour exercer leur art. Alors excusez-moi
mesdames, mais je ne peux m'empêcher de penser que vous étiez bien conscientes
de ce qui se passait dans ces chambres d'hôtel, et que des deux maux, tout bien
réfléchi, vous avez choisi le moindre à l'époque. Assumez donc vos choix.
Oui mesdames, je suis de
celles qui pensent comme notre grande Catherine Deneuve et notre séduisante
Laetitia Casta « qu'il ne
faut pas pousser trop loin le bouchon ».
Non mesdames, tous les
hommes ne sont pas des porcs loin de là. Que ce soit dans l'industrie cinématographique
ou les entreprises lambda. La galanterie, les compliments, la main posée
sur une épaule, le baiser sur le bout des doigts au retour d'une soirée, ne
sont pas des actes de déviance sexuelle, ne confondons pas tout.
« L'homme
propose, la femme dispose », dit le dicton, l'auriez-vous oublié ?
Ces mouvements « balance ton porc », « Mee Too », et toutes ces
paroles de mégères en quête de retrouvaille de notoriété qui ont fait boule de
neige dans le showbiz planétaire, s'élèvent contre les violences faites à ces
dames du 7e art, qui visiblement n'ont pas l'air si traumatisées, mais seulement humiliées par
l'industrie qui ne les sollicite plus. La stupidité rend méchant c'est bien
connu.
Mais quid de la violence
faite aux femmes dans le monde entier ? De ces femmes anonymes de ces
villes, villages ou peuplades (sans parler ici de religion) et dont
personne ne parlera jamais.
De
quelle violence parlons-nous ? Celle qui vous donne la possibilité
de vous défendre en dénonçant vos prédateurs, ou celle plus sournoise insidieuse
qui laissera la femme sur le carreau sous les coups de l'autre ? Et pourtant
mesdames les actrices et autres chanteuses, vous trouvez normal d'aller vous
produire dans ces pays ou le cachet négocié vous fera oublier pendant quelques
heures les regards lubriques et concupiscents de ces mâles en rut, en occultant
que ces vieux barbons se tapent des petites filles obligées de subir les
assauts répétés des maris, frères, oncles et cousins de la maisonnée. De quelle violence faite aux femmes est-il
donc question ?
Moi
je parle de vraies violences faites aux femmes, de celles de tous les jours de
la vraie vie. De celles qui sont violées dans la rue, à la sortie d'une
boite de nuit, d'une soirée entre amis, ou lors d'un cambriolage, de celles qui
sont battues par leur mari ou compagnon ivre et/ou sous l'emprise de substances
illicites, de celles qui se font agresses dans les transports en commun, de
celles qui sont soumises à la terreur d'un homme qu'elles pensaient bon et
aimant et qui se révèle machiavélique et destructeur.
Oui ces femmes là n'osent
pas porter plainte par peur des représailles qui se termineront par leur mort
si elles parlent, ou par le chantage de maltraitance aux enfants si elles osent
se plaindre. Pourquoi ? Parce qu'elles
n'ont pas le compte en banque qui leur permettra de crier haut et fort en
prenant un avocat brillant, que ces hommes sont des porcs.
►Voilà
les vraies violences faites aux femmes qui doivent être combattues, et non pas
cette mascarade hollywoodienne de starlettes en mal de reconnaissance devant la
fuite de leur jeunesse et de leur pouvoir de séduction, ou tout simplement
parce que les plus jeunes sont déjà prêtes à se tailler la part du lion.■
Ninon