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a déception a été grande pour les Patriotes au soir de ce 13
décembre. Malgré un premier tour qui a, une nouvelle fois, sacré « le FN premier parti de France » celui-ci n’accède
cependant à aucun exécutif régional. Le coup peut paraitre rude mais, une fois
la colère et la déception passées, rien ne doit porter au désespoir ou à un
fatalisme défaitiste. Bien au contraire, ce n’est que partie remise. Alors :
fausse défaite ou vraie victoire pour qui ?...n
Quelques enseignement sont à
tirer de cette dernière élection avant la Présidentielle
de 2017.
1.
Tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaitre que le FN est désormais la première formation politique du Pays. Le
fait est devenu indéniable.
2. Le FN a encore augmenté son score national
de 800 000 voix entre les deux
tours. Ce qui ne s’était jamais produit auparavant. Preuve que l’argument
consistant à parler de « vote de colère » ne
tient plus. Il s’agit donc bien d’un « vote d’adhésion ».
3.
Cette ancrage du FN dans l’électorat s’inscrit
dans une progression solide et régulière depuis plusieurs années. Principalement
depuis la présidence de Marine Le Pen.
4. Le FN dispose maintenant de plusieurs
centaines de Conseillers régionaux
qui, en plus de leur intervention au sein des Assemblées, permettront à Marine d’avoir sans aucun problème les parrainages nécessaires pour la
prochaine Présidentielle. À ce sujet, il conviendra toutefois de rester
vigilant car certains tenants de l’UMPS
–ou l’Herpès- ont déjà émis
l’hypothèse d’un relèvement du nombre de parrainages.
5. Tous
les « observateurs »
en conviennent : le FN serait
aujourd’hui à la tête de plusieurs régions s’il n’y avait pas eu cette fameuse « réforme
territoriale » voulue par Bruxelles. Une réforme salvatrice pour l’UMPS. En effet, avec l’ancien
découpage, le FN serait arrivé
premier dans 13 régions sur 22 au lieu de 6 sur 13 avec le nouveau.
À ce sujet, souvenons-nous aussi
que le premier tripatouillage du système électoral régional date de l’époque Chirac-Jospin, après les régionales de
1998 qui avait vu l’élection de plusieurs Présidents de régions (RPR-UDF-PR) avec les voix des
Conseillers FN. À la suite de ces
élections, Chirac avait alors
contraint ces présidents à démissionner. Ce qui avait eu pour conséquence
immédiate de faire élire des présidents socialistes. Ce fut le cas notamment en
Île-de-France et en PACA. La véritable proportionnelle à un tour avait ensuite été transformée
en fausse proportionnelle à deux tours,
ré-instituant par là même le principe majoritaire. Tout cela, dans l’unique but
de barrer la route au FN. Déjà !...
Désorienté par un enfumage permanent (la COP21 en est un exemple), l’électeur a
souvent tendance à avoir la mémoire courte. C’est pourquoi il est bon de faire régulièrement des piqures de rappel.
6. À
droite comme à gauche, même s’ils ont réussi à sauver les meubles au terme
d’une campagne calomnieuse et mensongère, l’heure n’est donc pas aux cris de
victoire. Tout le monde aura bien compris que des gens comme Estrosi ou Bertrand n’ont été élus que
grâce aux voix de gauche, alors qu’ils ne pèsent que 25-26%.
7.
Le « front
républicain » aura donc bien fonctionné et le PS n’a pas été le seul à y participer. Nous avons aussi assisté à
un « front
républicain » qui ne dit pas son nom. En effet, que se serait-il
passé en « Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon » si, arrivés en
troisième position, « les Républicains » avaient retiré leur
liste ?... alors que le PS a,
au contraire, pleinement profité de son maintien. Il y a fort à parier que la
majeure partie de l’électorat de droite se serait reportée sur Louis Aliot. Ce qui aurait passablement
compliqué la tâche du PS. Comme
quoi, dans certaines circonstances, il
vaut mieux se maintenir pour préserver son allié objectif. En l’occurrence, le
PS peut dire merci aux Républicains. Le « front
républicain », ce n’est pas forcément le désistement : c’est
parfois le maintien.
8.
Que
certains, à droite comme à gauche, s’en défendent, nous assistons désormais aux
prémices d’une re-bipolarisation de notre vie politique. L’ancien clivage
droite-gauche est aujourd’hui caduc, même si des gens comme Sarkozy tentent désespérément de le
maintenir artificiellement en vie à grands coups de déclarations pompeuses et hypocrites.
Progressivement, cette
re-bipolarisation a tendance à recouvrir à peu près le « front républicain »
qui n’a d’ailleurs de républicain que le nom. Des gens comme Raffarin, Juppé, Bayrou, Lagarde, Valls,
Macron et bien d’autres évoquent de plus en plus fréquemment le
rapprochement de leurs formations respectives. Leurs différences tendent
continuellement à s’estomper pour ne plus constituer qu’un socle européiste et mondialiste commun. Et c’est là, précisément
que se dessine la prochaine ligne de démarcation : d’une part, et même si
ce ne sont pas leurs mots, ceux qui veulent voir notre Pays dilué dans un vaste
magma international et sans frontières livré aux vents des marchés ; d’autre
part ceux qui persistent à croire en la France en tant que Nation libre et souveraine.
Ce n’est pas plus compliqué que ça. Ce nouveau clivage remonte au Traité de
Maastricht et s’est fortement accru depuis 2005, lors du référendum où le
Peuple français refusa la Constitution européiste. D’un côté les internationalistes, de l’autre les Nationaux.
Dans un avenir très proche,
il faut donc nous attendre à des changements lumineux et des rapprochements
alambiqués de la part de l’actuel
personnel « politique ». Les ambitions égoïstes, les carrières
usurpées, les mensonges et les hypocrisies en seront, comme d’habitude, les
moteurs essentiels.
Mais de cela, les électeurs
en ont de plus en plus conscience. Et leur nombre ne fait qu’augmenter. Alors,
même si le temps presse, ne serait-ce que pour des raisons démographiques, rien
n’est encore perdu. Le grand
basculement national tant redouté par l’UMPS est en marche. Il ne tient qu’à
notre persévérance et à notre détermination de le concrétiser.n
Marc
Noé
Ancien
Maire-Conseiller Général de Seine-et-Marne