Le 6 janvier
1558, les Français reprennent Calais, dernière possession anglaise sur le
Continent. C'est la fin d'un très long contentieux entre les deux pays, qui
remontait à l'avènement d'Henri II Plantagenêt. La reprise de Calais met fin à
deux siècles d'occupation anglaise, coupe court à la menace d'invasion du
royaume et va permettre au roi Henri II de conclure le traité de
Cateau-Cambrésis.
C'est
un exploit du duc François de Guise, dit le Balafré, nommé en catastrophe
lieutenant général du royaume quelques mois plus tôt, après la défaite du
connétable Anne de Montmorency à Saint-Quentin face aux Espagnols.
Le
duc, qui est par ailleurs l'oncle de la future reine Marie Stuart, va
s'acquérir une immense popularité mais sera assassiné par Poltrot de Méré au
début des guerres de religion (18 février 1563).
Le
comportement séditieux de son fils Henri (dit aussi le Balafré) fait
que les rois et l'histoire officielle préfèreront ne plus citer le nom du
capitaine victorieux.
François Ier de Lorraine,
2ème duc
de Guise
(1520-1563)
Militaire et homme d’État français du XVIe siècle,
dit « le Balafré », il fut l'un des meilleurs chefs d'armée du roi Henri
II et le principal chef catholique pendant la première guerre de
religion.
Il est comte, puis duc d'Aumale et pair
de France, marquis de Mayenne, baron, puis prince de Joinville, grand
chambellan, grand veneur, et grand maître (1559).
Compagnon d’enfance d'Henri d'Orléans (futur Henri
II), François de Guise est un chef militaire de renom, à la tête d’un
puissant lignage. Il gouverne la France sous le règne de François
II de France (1559-1560) avec son frère Charles de Lorraine
(1524-1574), et s’illustre comme le chef des catholiques durant la première
guerre de religion. Il meurt assassiné le 24 février 1563.
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LA REPRISE DE CALAIS
C'est
en Forêt d'Eu que l'on prépare des claies enduites de poix,
alors qu’ailleurs on rassemble les vêtements, le pain et le vin, la poudre, la
viande... la surprise est totale.
En
l’absence de toute défense naturelle, le maintien de la mainmise anglaise sur
Calais dépend de fortifications entretenues et améliorées à prix d’or. Or la
proximité de Calais avec la frontière franco-bourguignonne, puis
franco-espagnole a opposé fréquemment la garnison anglaise aux forces de France
et du duché de Bourgogne.
Longtemps
soulagée par l'affrontement entre la Bourgogne et la France, la domination
anglaise sur Calais a pu s'épanouir pendant 150 ans, ces deux voisins
convoitant la ville mais préférant la voir aux mains des Anglais plutôt que de
leur rival.
Le
samedi 1er janvier 1558, l'avant-garde Française investit Sangatte, Fréthun et Nielles.
Le
2 janvier, les corps d'armée enlèvent le fort Risban.
Le
3 janvier, l'artillerie s'installe au fort Nieulay et au fort Risban.
Le
7 janvier, à 2 heures du matin, Lord Thomas Wentworth, complètement
débordé par cette attaque foudroyante remet les clefs de la ville aux Français.
Quelques
jours plus tard, l'arrière-pays reconquis lui aussi voit tomber les défenses
anglaises de Guines et Hames.
Le 23 janvier 1558 enfin,
le roi de France, Henri II, fait son entrée à Calais.
Les
pays reconquis, victimes pendant deux siècles de combats sans fin entre
l'Espagne, l’Angleterre et la France, deviennent l’objet d'un suivi
particulièrement efficace : bornage de la frontière, nouveau partage des
terres cultivables, réorganisation des 24 paroisses, reconstruction des
villages et des églises.
Chez
les Anglais ce fut stupeur et incrédulité. On raconte même que la reine
Mary sur son lit de mort quelques mois plus tard aurait dit à ses
proches : « Quand je serai morte et ouverte, on trouvera Philippe (son
mari) et Calais inscrits dans mon cœur. »
Côté Français le butin
est inespéré : des vivres pour 3 mois et près de 300 canons.