Au Caire, la célèbre
place Tahrir s’est transformée vendredi 12 octobre en champ de bataille entre
les Frères musulmans et les mouvements de gauche et les libéraux. Les accrochages
entre partisans et adversaires du président Mohamed Morsi ont fait plus de cent
blessés.
La
bataille de la place Tahrir marque un point de rupture. Depuis leur victoire
aux législatives et à la présidentielle, les Frères musulmans avaient décidé de
tirer un trait sur la révolution pour se consacrer au pouvoir.
Libéraux
et forces de gauche avaient annoncé, depuis deux semaines, leur intention de
manifester ce vendredi contre cette mainmise croissante sur l’État.
Ce
jeudi soir, les Frères musulmans ont annoncé qu’ils allaient manifester en
prétextant du non-lieu prononcé par la cour d’assises à l’égard de symboles de
l’ancien régime.
Dès
leur arrivée sur la place Tahrir, les militants de la confrérie ont détruit le
podium d’où la gauche critiquait le président Morsi. Ils ont ensuite chassé les
mouvements non-islamistes de la place à coup de pierres et de gourdins.
Les mouvements
libéraux ont alors mobilisé des renforts pour reprendre d’assaut la place. À la
tombée de la nuit, les Frères musulmans ont sonné la retraite des troupes.
Des
dizaines de millions d’Égyptiens ont ainsi pu voir ceux qui avaient renversé Moubarak
s’entre-déchirer sur la place même de la révolution.
Avec
RFI