Dans
le Massif du Sancy, le village de Besse et Saint-Anastaise a voulu nous offrir
un voyage au cœur de son histoire. En contrebas du Château du Bailli, toute une
équipe motivée par son patrimoine a entrepris la création d’un jardin médiéval.
Ouvert
à tous depuis cet été, ce jardin a été initié à l’automne 2011 par les services
patrimoine et espaces verts. Impliquée dans la conception du jardin, l’équipe
de bénévoles dans la recherche des plantes en assure l’entretien.
Réaliser
un inventaire des plantes spécifiques à la commune, était L’étape
nécessaire à la création d’un jardin médiéval à Besse. Pour se faire, un groupe
de bénévoles s’est constitué, sous la houlette de Jean-Louis Delquaire,
responsable de la conception technique et de Marie Léger, responsable de la
conception littéraire et de l’inventaire, pour créer une base de données des
plantes locales à intégrer au jardin.
Ce
groupe travaille en étroite collaboration avec un conservateur en botanique,
représentant de la Réserve Naturelle Nationale de la Vallée de Chaudefour
M. Eric Vallet afin de garantir un fleurissement original.
À
terme, l’idée est de créer un fleurissement spécifique, basé sur ces plantes
locales, dans l’ensemble du bourg de Besse.
HISTOIRE,
COULEURS ET SENTEURS…
Jardin
historique, de senteurs et palette chromatique, ce jardin propose une
visite originale de la ville en se basant sur l’utilisation des plantes pour
parler de la vie des hommes.
Plantes
médicinales et aromatiques, plantes potagères et à parfum, plantes textiles et
tinctoriales.
Plusieurs
espèces seront présentées. Les espèces oubliées, avec d’anciens légumes
telles que la pomme de terre (introduite à Besse en 1776 par Godivel) ou de
choux, symbolisant ainsi les éléments qui étaient à la base de l’alimentation
des Bessards d’autrefois.
Les
plantes textiles, tels que le lin et le chanvre, utilisées pour l’artisanat aux
XVIIème et XVIIIème siècles. Les vestiges de cette activité sont encore
visibles : les moulins sur la Couze Pavin et l’aqueduc « dit romain »
à Besse, servaient à irriguer les champs de lin et de chanvre. Les plantes
tinctoriales, comme le Genêt du Tinturier étaient utilisées pour teindre les
draps ainsi fabriqués.
Le
Saviez-vous ? C’est le Curé Gros qui a introduit la filature au rouet
entre 1758 et 1760 afin de relancer l’activité économique de la commune de
Besse via le textile.
Les
plantes médicinales, autrefois ramassées par les femmes, qui les revendaient
aux herboristes, et les plantes aromatiques, à associer aux autres pour
éloigner les nuisibles, permettront de parfaire la diversité de ce jardin.
LE
JARDIN CLOS DU REMPART
Comme
tout jardin il faudra patienter quelques années pour que les plantes
investissent les lieux.
Recueillies
dans la nature ou semées, les plantes du jardin sont liées étroitement à
l’histoire de Besse et aux activités humaines. En visite libre ou guidée, il
suffira de déambuler dans les allées du jardin pour découvrir ou redécouvrir
les plantes sauvages, protégées, toxiques, cultivées...
Une
façon ludique de sensibiliser au respect de la nature Ce jardin médiéval
se veut être un outil de sensibilisation au développement durable via des
animations autour de gestes éco-citoyens comme le compostage, l’arrosage
raisonné et l’adéquation entre les plantes aromatiques et potagères pour
supprimer l’usage de pesticides.
LE
JARDIN MÉDIÉVAL, TOUTE UNE HISTOIRE…
Depuis
l’Antiquité l’existence des jardins est reconnue. Ils sont les lieux d’agrément
des notables. Au départ, ils sont des jardins de subsistance pour les moines et
les paysans. Jardins clos pour être protégés des animaux sauvages, ils
s’articulent en 4 parties séparées par des allées. Le jardin des abbayes se
structure autour de l’hortus (légumes), proche des cuisines, de l’herbularius
(condiments et aromatiques) proche de l’infirmerie et du viridiarum (verger)
qui se mêle au cimetière.
Le
« jardin paysan » sert à l’alimentation de toute la famille et
le « jardin urbain », comme à Besse, est à l’extérieur des
murailles de la ville et sert à l’alimentation de base de la population.
À
partir du XIIème siècle, le jardin revêt un nouvel usage, celui de l’agrément.
Les seigneurs créent dans l’enceinte de leur château des espaces de rencontre
et de méditation.
L’usage
du jardin devient, à l’image du roman courtois, un lieu de rencontre amoureuse.
Les
hommes s’inspirent du jardin d’Éden pour tendre vers le paradis. La
construction du jardin médiéval est l’archétype du jardin d’Éden avec les
quatre fleuves qui sont représentés par les allées menant au centre du jardin,
la voûte céleste. Le chiffre 4 représente aussi les quatre éléments. Cette
symbolique du jardin se retrouve dans l’art médiéval.
INFORMATIONS
PRATIQUES
Office de tourisme de Besse
Place
Docteur Alfred Pipet
63 610
Besse-et-Saint-Anastaise
Visite
libre ou guidée
Inscription
gratuite et conseillée au Bureau du Tourisme : 04 73 79 52 84.
Patrimoine de France