POLICE
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n peut
se permettre de suggérer à Emmanuel Macron des avancées positives faciles à
accomplir, parce qu’il s’agirait de bienfaisants retours en arrière. Lors d’une
intervention à Champigny-sur-Marne à cause d’une rixe dans la soirée du 31
décembre, deux fonctionnaires de police – un homme et une femme – ont été
gravement molestés et agressés par un groupe au sein duquel deux individus
auraient été identifiés et placés en garde à vue (TF1). À Aulnay-sous-Bois, le
1er janvier, deux policiers contrôlent le conducteur d’un scooter volé et
l’un d’eux est frappé.■
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018 commence comme 2017 n’a
pas cessé de se gangrener : la police trop souvent attaquée avec, malheureusement,
une présomption de culpabilité qui systématiquement pèse sur elle et le
concours, pour tel ou tel motif, de telle ou telle personnalité, de tel artiste
qui jugent d’une parfaite élégance de l’insulter par un tweet. Sans oublier des
sites d’information qui semblent plus détester les policiers que ceux qu’ils
sont contraints d’interpeller. Pour Champigny, le président de la République a
dénoncé « un lynchage
lâche ». Il y aurait « une
vague d’indignations » après cette odieuse péripétie (Le Point).
Je
crains, si nous ne restaurons pas les grands moyens légaux qui ont été
supprimés au fil du temps par une gauche dogmatique – prête à tout pour
contester l’enseignement d’un réel qui avait le front de ne pas correspondre à
ses principes -, que nous soyons condamnés à perpétuité à ressasser, agression
après agression, notre révolte puis notre impuissance en espérant de l’autorité
judiciaire la fermeté et la répression qui conviendraient, la culpabilité
établie.
Philippe BILGER, Magistrat pendant 40
ans
Juge d’Instruction puis Avocat Général
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Ce serait déjà ne pas
mesurer le gouffre qui sépare la police d’une part politisée de la
magistrature. Et, par conséquent, l’obstination de certains magistrats à
incriminer la police… alors qu’ils ne seraient sans doute pas capables
d’affronter les épreuves que ces policiers doivent surmonter et les défis que
sans cesse ils ont à relever.
À partir du moment où le
président de la République a construit sa fulgurante victoire et nourri ses
huit premiers mois par le dépassement de la droite et de la gauche (puis
heureusement par une influence prépondérante de la droite !), on peut se
permettre de suggérer à Emmanuel Macron des avancées positives
faciles à accomplir, parce qu’il s’agirait de bienfaisants retours en arrière.
Le progrès, en effet, peut être derrière nous.
J’approuve
le syndicat Alliance qui aspire au rétablissement des peines plancher. Je les
ai toujours soutenues, contre le corporatisme judiciaire préférant son
amour-propre à l’efficacité des lois, et la gauche qui a supprimé sans vergogne
ce que Nicolas Sarkozy avait inspiré et qui était une arme pour la
Justice et au bénéfice de la société. Il n’y avait pas tant à applaudir sous
son quinquennat pour qu’on puisse ainsi se priver de sa très heureuse
initiative législative.
RETOURNONS ENCORE PLUS EN ARRIÈRE
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l convient également de
faire revenir, du fond de l’opprobre où la gauche idéaliste l’avait fait
tomber, la « Loi anti-casseurs ».
En effet, alors que la police est de plus en plus confrontée à des groupes
violents et anonymes dans la concrétisation de leur haine, il n’est plus possible de se satisfaire d’une procédure qui ne parvient
pas à individualiser les responsabilités. Avec l’extrême difficulté
d’identifications rendues quasiment impossibles par un conglomérat massif et
fuyant. Trop de transgresseurs échappent à la répression, protégés par les
modalités d’une enquête qui devrait les accabler.
La
loi anti-casseurs serait parfaitement adaptée à ces multitudes disparates,
improvisées ou organisées, insaisissables grâce à leur nombre, animées par le
seul objectif de « casser du flic », voire de tuer, ces flics que le
citoyen n’apprécie et ne remercie que lorsqu’il a besoin d’eux.
Pour que l’année 2018 ne
soit pas seulement la continuation d’une autorité et d’une allure
présidentielles mais la restauration ferme, persévérante et jamais honteuse
d’une autorité de l’État, la police devra être au premier plan des
préoccupations.
Dans un registre
« extra-ordinaire », l’État de droit s’est armé contre le terrorisme.
Sur un plan ordinaire, il ne serait pas inutile de le renforcer, notamment au
bénéfice de la police et de sa sauvegarde.
►Pour savoir si on
peut la lyncher impunément ou si c’est un devoir et un honneur de la soutenir.■
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