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u sortir de la tourmente des élections régionales, la
recomposition politique trouve un écho favorable à gauche comme à droite. Du
moins dans certains milieux. Par exemple, Valls, « l’agité du micro » selon Gilbert Collard, dit vouloir
travailler avec l'opposition pendant qu'Estrosi, véritable VRP* multicarte,
prône une « cohésion solide »
avec le centre. Estrosi qui aura préféré retourner sa veste plutôt que d’en
prendre une !...n
Ainsi, la nouvelle partition
qui caractérise désormais le paysage politique français change la donne, à
droite comme à gauche, pour la présidentielle de 2017.
« Si la situation
politique l’exigeait, une coalition large ne doit pas selon moi être exclue par
principe en France », déclare même dans « Les
Échos » le commissaire européen Pierre Moscovici, ancien ministre
de l'Économie –dont nul n’ignore le bilan désastreux- de François Hollande.
« Tous les
raisonnements d’avant les régionales tombent. Si les électeurs avaient adopté
la ligne du 'ni-ni’, Xavier Bertrand et moi-même n’aurions pas été élus »,
renchérit dans Paris Match Christian Estrosi, élu à la tête de la région Provence-Alpes-Côte
d'Azur avec les voix de gauche face au FN largement en tête au premier tour (plus de 40%).
L'analyse a de quoi
surprendre de la part de cet ex-proche de Nicolas Sarkozy qui s’employait
directement à une entente avec Jean-Marie le Pen en PACA, lors du scrutin régional
de 1998. Il est vrai que, à l’époque, il négociait sa vice-présidence pour le
cas où le FN l’aurait emporté. « La droite modérée et le centre
doivent se rassembler », estime maintenant le député-maire de Nice
à l’opposé de ce qu’il prônait à une certaine époque. Question d’opportunisme.
Comme Christian Estrosi,
Xavier Bertrand, élu en Nord-Pas-de-Calais-Picardie face à Marine Le Pen grâce
à un « front
républicain » socialiste, plaide lui aussi pour une gestion trans-partisane
face au FN désormais seule opposition régionale.
Pour Manuel Valls, qui s’agite
pour un rapprochement avec le centre, « il faut que chacun réfléchisse à la
manière dont la droite et la gauche peuvent se parler ».
Sous-entendu : « Si un jour vous votiez pour moi à la présidentielle, vous verriez
un peu le dialogue !...» Ah, que d’arrière-pensées chez ces
gens-là !...
Le Premier ministre affirme
également regretter l'occasion manquée de 2012, quand le PS a refusé de tendre
la main au président du MoDem, François Bayrou, qui avait voté François
Hollande au second tour de la présidentielle. « Nous n'en avons pas tiré
les conséquences, hélas », répète-t-on dans son entourage.
De plus, Manuel Valls s'est
dit « ouvert »
aux propositions de la droite sur l'emploi et prendra une initiative en
janvier avec les présidents de région pour voir « comment on peut travailler
ensemble sur les questions de formation, d’apprentissage, de jeunesse et de
développement économique... ». C’est sûr : quand
on a tout raté soi-même, on essaie de voir avec les petits copains…
De son côté, l'ancien
Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, toujours prompt à vouloir s’allier à la
gauche, s’est empressé d’abonder dans ce sens en plaidant pour un « pacte
républicain ».
« Il ne s’agit pas de
faire un gouvernement d’union nationale, LR et le PS sont définitivement rivaux
(Ah bon ! Ndlr). Mais si l’on veut éviter que le FN soit la clé de
l’élection de 2017, il faut engager de manière prioritaire une action contre le
chômage, première source du vote FN »,
dit-il dans Le Monde de mercredi. Et
bien nous y voilà : l’unique but est de contrer le FN. Fi de l’intérêt
général !
Dans Le Parisien de
mercredi, François Bayrou, qui réclame un rapprochement des centristes de LR,
de l'UDI et du MoDem, juge nécessaire d'« explorer des voies et des alliances
nouvelles qui entraînent des actes et plus seulement des intentions ».
Explorer… explorer… Quel aventurier ce Bayrou !... « François Hollande a
désormais le choix entre (Jean-Christophe) Cambadélis qui appelle à un coup de
barre à gauche et...70% (sic ?...) des Français qui veulent un travail
commun », ajoute-t-il.
Quant à lui, le premier
secrétaire du PS a ressuscité l'idée d'une « alliance populaire » (Sans
le Peuple ?... Ndlr) transcendant les clivages dans la majorité, au moment
où l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot plaide pour un « bloc
majoritaire de transformation » rassemblant PS, écologistes et
communistes.
Mais
tous ont un but commun : laisser à la porte les 30% d’électeurs FN.n
Marc
Noé
Ancien
Maire-Conseiller Général de Seine-et-Marne
©
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* Certains
disent que, en politique, « VRP » signifie « Vrai Raté Politique »…
