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ripatouillage électoral. Nous vivons sous un régime de plus en
plus totalitaire. Les députés ont adopté mercredi deux propositions de loi
socialistes qui modifient une nouvelle fois les règles applicables à l'élection
présidentielle. Notamment à propos des parrainages et de l'accès aux médias
audiovisuels.
Très loin de faire l’unanimité, ces textes de loi organique ont
rencontré l’opposition des députés de droite, du centre et même de certains à
gauche. Principalement en cause, l'instauration d'un «principe d'équité», notion plus que floue et élastique, au lieu du
«principe d'égalité» des temps de
parole réservés aux candidats. Minoritaire dans le Pays, le PS continue de
museler tout ce qui n’est pas… lui !n
Alors, de quoi
s’agit-il ?...
1°)
Réformer la collecte des parrainages : ceux-ci devront
être désormais directement adressés au Conseil constitutionnel par les élus
signataires et non plus collectés par les équipes de candidat. Le problème est que, à cause de cette
disposition, les candidats auront beaucoup plus de mal à savoir où ils en sont
dans le décompte de leurs parrainages. Surtout les candidats des petites
formations.
2°)
Modifier la publicité des parrainages : tous les parrainages
déposés, et non plus seulement 500 tirés au sort, seront rendus publics au nom
du principe d'égalité des élus signataires. Dans l’absolu, c’est compréhensible mais imaginez un peu la pression
qui sera exercée sur ces mêmes élus en fonction de leur choix.
3°)
Changer les règles du temps de parole : « la règle d'égalité du
temps de parole », qui oblige les médias à accorder la même place
à tous les candidats, est remplacée par « un
principe d’équité » (sic !) défini comme étant une
proportionnalité établie notamment en fonction des intentions de vote,
c’est-à-dire des sondages !... Ce
point particulier fait hurler à juste titre les petites formations qui se
trouvent ainsi outrageusement lésées. Cette disposition s’appliquera
pendant la période dite « intermédiaire » qui
s’étend de la publication de la liste des candidats jusqu’à la veille de la
campagne officielle.
4°)
Repousser la fermeture des bureaux de vote : les
bureaux de vote qui fermaient jusqu'ici à 18h fermeront à 19h tandis que les
grandes villes continueront à voter jusqu'à 20h. L’objectif étant de limiter le
phénomène « Radio-Londres », c'est à dire la divulgation
prématurée sur Internet des résultats calculés sur la base des premiers
bulletins dépouillés. Une mesure
complètement neutre qui permet de noyer celle qui précède…
5°)
Réduire la période de comptabilisation des dépenses :
seuls les six mois de campagne précédant l’élection (au lieu d’une année)
seront désormais comptabilisés par la Commission nationale des comptes de
campagne. Ce qui permettra à certains
candidats de ne pas intégrer leurs dépenses liées aux primaires. Devinez
lesquels…
De toute évidence, ces propositions ne vont pas faciliter la
tâche des petits candidats qui ont déjà toutes les peines du monde à
trouver leurs parrainages et, une fois qualifiés pour le premier tour, à
accéder aux grands médias.
Scandalisé par ces
propositions, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et
député-Maire de Yerres (Essonne), a vivement réagi : « Par quatre dispositions
scélérates au moins, ces deux lois dénaturent en effet l'équilibre fragile et
impératif de cette élection, compromis historique qui a mis un terme à un
siècle et demi de déchirements politiques, parfois fratricides et
sanglants ».
Le Sénat, où la droite est
majoritaire, examinera ces deux textes en janvier ou février dans le cadre de
la « navette
parlementaire ». Mais, de retour à l’Assemblée, ce sera celle-ci
qui aura le dernier mot.
Ces nouvelles dispositions
ne sont pas le fruit du hasard. N’oublions pas le fil directeur des euro-mondialistes : selon eux, l’«État-Nation
France» est appelé à disparaitre. Il faut donc tendre vers
l’uniformisation et le gommage de toute expression particulière. Ce qui passe
notamment par la tentative de décourager les candidatures jugées gênantes. Ou,
tout au moins, de les rendre difficiles. Les modalités de financement des campagnes
progressivement adoptées depuis une vingtaine d’années font d’ailleurs partie
de cet « arsenal de découragement ». Et ça marche puisque,
pour des raisons financières, il est de plus en plus difficile à des petits
candidats de se présenter y compris à des élections locales. Et on continue
d’appeler ça « Démocratie » !...n
Marc
NOÉ
Ancien
Maire-Conseiller Général de Seine-et-Marne
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Gaulois
