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anuel Valls, s'inquiète
davantage des risques d'implosions ou d’explosions sociales que des
méfaits de la racaille. Il a fait savoir que les services du ministère (notamment
les SDIG et les DDSP) étaient mobilisés pour éviter tout débordement lors de mouvements
sociaux. Car « on ne peut pas casser l'outil de travail », a-t-il
déclaré.
« La
colère sociale, avec les conséquences de la crise économique et financière, la
précarité, le chômage, les plans de licenciements, elle est là, elle gronde
depuis des années », a reconnu le ministre de l'Intérieur interrogé sur
BFTV et RMC.
« Aujourd'hui
on assiste moins à des mouvements sociaux, qu'à des implosions ou explosions
sociales », a-t-il mis en garde. « Il faut en faire l'analyse fine,
c'est le travail de l'Information générale (SDIG,
ex-Renseignements généraux) de la sécurité publique », a-t-il ajouté.
Depuis
plusieurs mois, le contexte social s'est détérioré en France, avec plusieurs
annonces de suppressions de postes dans différents secteurs (PSA, Renault,
Petroplus, Goodyear...).
Les
services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de
suivre « au plus près » les entreprises en difficulté afin
d'anticiper une éventuelle « radicalisation » de mouvements sociaux.
Une
note de service, datée du 30 janvier et transmise aux directeurs départementaux
de la sécurité publique (DDSP),
souligne « les risques d'incidents » ou d'éventuelles « menaces
sur l'outil de production en cas de radicalisation d'un conflit ».
Ces
explosions sociales, « il faut essayer de les comprendre, mais on ne peut
pas les admettre », a ajouté M. Valls. « On peut essayer de
comprendre les raisons qui poussent des hommes et des femmes au désespoir, mais
on ne peut pas casser l'outil de travail ».
À l'usine Renault à
Flins (Yvelines), « il y a de plus en plus de présence policière autour de
l'usine avec plusieurs voitures banalisées », a indiqué mardi Ali Kaya,
délégué CGT. « La police a contacté des délégués syndicaux », a-t-il
ajouté.
Des
salariés de cette usine ont débrayé tôt mardi matin pour protester contre
l'accord de compétitivité proposé par la direction qui prévoit notamment la
suppression de 8.260 emplois en France d'ici à 2016, ainsi qu'un gel des
salaires en 2013, une refonte des comptes épargne-temps et des mobilités
obligatoires entre les sites.
Avec
AFP