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'UMP, qui tente de
masquer ses errements sous la fibre martiale de la « reconquête », se
prend à rêver de la mairie de Paris, la ville des paradoxes électoraux qui
s'est donnée à la gauche en 2001.
Malade
de ses divisions depuis la cassure des années Balladur-Chirac (1995), la « droite
parlementaire » croit déceler en Nathalie Kosciusko-Morizet l'hybride
politique à même de séduire un électorat qui s'embourgeoise tout en s'ancrant à
gauche.
Lors
de l'élection présidentielle du 6 mai 2012, François Hollande l'a emporté
largement dans la capitale, qui n'avait jamais placé en tête un candidat de
gauche.
Pensant
conjurer les divisions, Jean-François Copé, président de l'UMP après un
affrontement fratricide avec François Fillon, a décidé une primaire ouverte
pour désigner une tête de liste à même de bouleverser le scénario annoncé d'une
victoire en 2014 de la socialiste Anne Hidalgo, la « dauphine » de
Bertrand Delanoë. Ce dernier, qui achèvera alors son second mandat de maire,
avait annoncé dès 2007 qu'il ne se représenterait pas.
« Mais
il serait bon que nous ne nous combattions pas les uns les autres avant de
combattre les socialistes », prévient le député UMP de Paris Bernard
Debré.
UNE PRIMAIRE DÉJÀ
CONTROVERSÉE
L'entrée
en scène de Nathalie Kosciusko-Morizet - reflet de « la bourgeoise tout à
la fois chic et bohême » (les bobos) susceptible, selon des stratèges de
l'UMP, de réconcilier les « beaux quartiers » et les arrondissements
populaires, avait paru pacifier la fédération parisienne. Il n'en est rien.
Le
conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel, représentant de l'aile copéiste
(minoritaire) et candidat déclaré avec une autre copéiste, Rachida Dati, a
dénoncé un « pustch », alors que le dépôt des candidatures sera clos
le 28 février pour une primaire ouverte prévue entre la mi-avril et la mi-mai.
Les
Parisiens inscrits sur les listes électorales (environ 1,25 million) et
désireux de participer au scrutin électronique devront s'acquitter de deux euros.
Le
"non aligné" Jean-François Legaret, maire du Ier arrondissement qui
songe à une possible candidature, se répand en critiques sur l'« opération
marketing » de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui n'a toujours pas formalisé
ses intentions.
La
maire du VIIe arrondissement Rachida Dati, qui avait échoué à contrer le
parachutage de François Fillon, refuse de s'avouer vaincue. « Les
Parisiens supportent mal le tourisme électoral », dit-elle à propos de « NKM »
qui, née à Paris, est maire de Longjumeau (Essonne) depuis mars 2008.
Souvenons-nous
que les primaires UMP, par internet, qui avaient présidé à la candidature de
François de Panafieu aux municipales de 2008 avaient déjà été contestées par
les autres prétendants, comme Claude Goasguen ou Pierre Lellouche, qui avait
dénoncé des fraudes.
Par ailleurs, quid de
l’ambiguïté de Borloo ?...
Avec
Reuters