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a révision des
perspectives économiques et budgétaires de la France crée un casse-tête économique
et politique pour le gouvernement de François Hollande. Il va lui falloir faire
des économies, donner dans la rigueur budgétaire –voire l’austérité- tout en
continuant de faire croire au contraire. On est très loin des promesses de
campagne et comme le disait Martine Aubry au « Journal Du Dimanche »,
le 30 avril 2011 : « Arrêtez de dire qu’il travaille. François n’a
jamais travaillé. Il ne fout rien. » (voirLe Gaulois)
Le
gouvernement devra non seulement revoir ses prévisions 2013 mais aussi
l'ensemble de la trajectoire budgétaire du quinquennat, tout en apportant des
preuves de son engagement à mener des réformes structurelles pour redresser les
finances publiques et l'économie française malgré l'environnement déprimé. On
est très loin des promesses de campagne.
La
satisfaction exprimée par l'aile gauche du Parti socialiste à l'annonce
mercredi du renoncement à l'objectif de
déficits publics ramenés à 3% du PIB fin 2013 pourrait se changer en colère
contre les mesures que la France devra annoncer pour contenter les Européens et
les marchés financiers.
Ces
derniers n'ont pas sanctionné la France, dont les taux d'emprunt évoluaient
jeudi en strict parallèle avec les taux allemands pour la dette de référence à
dix ans, signe que l'abandon de cet objectif, anticipé par les économistes
depuis des mois, était devenu un secret de Polichinelle.
Pour
sa part, dans son rapport annuel, la Cour des comptes a estimé qu'il y avait
peu de chances de parvenir à 3% de déficit du PIB mais qu'il était possible de
tenir les objectifs structurels, qui évacuent l'impact de la conjoncture. À condition de tenir strictement les objectifs
de dépenses publiques, ce qui est loin d'être assuré pour l'instant.
Elle
a par ailleurs indiqué que la stabilisation d'une partie des dépenses publiques
prévues cette année "n'est pas complètement étayée et rendra nécessaire de
nouvelles économies".
La
Cour a spécifiquement mentionné l'assurance maladie et les dépenses
d'indemnisation chômage, dont elle trouve les projections trop optimistes au vu
de la "forte dégradation" redoutée de l'emploi.
Francois
Hollande risque donc d'être confronté à un fort tangage dans sa majorité, dont
une partie juge déjà que son gouvernement fait la part trop belle à une rigueur
qui paraîtra douce par rapport à ce qui s'annonce.
En
outre, les collectivités locales, très majoritairement dirigées par des
exécutifs socialistes, pourraient se cabrer devant l'effort demandé et certains
syndicats, dont la CGT et FO, s'apprêtent à mobiliser contre les projets gouvernementaux.
Thierry
Lepaon, qui succédera en mars au secrétaire général de la CGT Bernard Thibault,
a ainsi accusé François Hollande de "s'inscrire dans la suite" de son
prédécesseur UMP Nicolas Sarkozy.
Avec
AFP