Trente-deux activistes
et 23 otages ont péri lors de la prise d'otages qui a pris fin samedi avec
l'intervention des forces spéciales de l'armée dans un complexe gazier du
Sahara algérien, ont annoncé les autorités algériennes.
Selon
ce bilan du ministère de l'Intérieur diffusé par l'agence de presse officielle
APS, 685 travailleurs algériens et 107 expatriés ont été libérés sur le site de
Tiguentourine où un "groupe terroriste" venu de pays limitrophes
était retranché depuis mercredi matin avec de nombreux otages. Le
commando, arrivé à bord de véhicules 4x4, était constitué, selon Alger, de 32
membres de plusieurs nationalités, dont trois Algériens, et était lourdement
armé.
Des
armes, dont des fusils mitrailleurs, des missiles et des lance-roquettes RPG,
ont été récupérées de même qu'un stock de munitions et d'explosifs.
Les
forces spéciales de l'armée ont lancé samedi "l'assaut final" contre
les djihadistes retranchés sur le site gazier de Tiguentourine.
Auparavant,
l'agence avait indiqué que les islamistes avaient exécuté sept autres otages
avant d'être abattus.
Après
le début de la prise d'otages, l'armée avait lancé un premier assaut jeudi en
milieu de journée pour reprendre le contrôle de la "base-vie" d'In
Amenas. Des islamistes s'étaient ensuite repliés dans l'usine avec des otages.
Selon
plusieurs agences mauritaniennes, citées samedi par l'institut SITE, le chef de
file des assaillants était un Nigérien, Abdoul Rahman al Nigeri.
Abdoul
Rahman al Nigeri est un proche de Mokhtar Belmokhtar, le cerveau de la prise
d'otages, qui ne semblait pas présent personnellement sur le terrain.
"C'est
fini maintenant, l'assaut est terminé, les militaires sont à l'intérieur de
l'usine et sont en train d'enlever les mines posées par les islamistes".
SITE MINÉ
Les
djihadistes liés à Al Qaïda avaient miné les installations de l'usine et
l'armée procède actuellement à la neutralisation des explosifs, a confirmé la
Sonatrach.
Une
source locale avait fait état peu auparavant de la libération de 16 otages
étrangers, dont deux Américains, deux Allemands et un Portugais, et une source
proche du dossier avait annoncé la découverte sur le site de quinze corps
carbonisés, en cours d'identification.
Avant
l'assaut final, différentes sources faisaient état de 12 à 30 otages tués. Ce
dernier chiffre venait d'une source de la sécurité algérienne, pour qui huit
Algériens et au moins sept étrangers figuraient parmi les victimes, dont deux
Japonais, deux Britanniques et un Français.
Le
département d'État américain a annoncé vendredi la mort d'un otage Américain,
Frederick Buttaccio.
Plusieurs
pays comme la Grande-Bretagne et le Japon ont exprimé leurs regrets de ne pas
avoir été consultés avant que l'armée algérienne ne lance l'assaut. Samedi
soir, le Premier ministre britannique, David Cameron, a émis de très fortes
craintes quant au sort de cinq Britanniques portés manquants.
À
Tulle (Corrèze), le président français François Hollande a déclaré pour sa part
que l'Algérie avait eu "les réponses adaptées".
"L'Algérie
a eu les réponses adaptées lors de la prise d'otages sur un site gazier car les
négociations n'étaient pas possibles, a-t-il dit lors de la traditionnelle
cérémonie de vœux aux Corréziens.
Avec
Reuters