Ils
font pleurer Margot, qui n’a plus un sou vaillant. Ils étranglent les
retraités. Ils augmentent l’eau, le gaz, l’électricité, l’essence, la redevance
télé, les impôts.
La Duflot agresse l’Église catholique qui, depuis des
siècles, œuvre dans l’ombre et la discrétion, pour venir en aide aux plus
démunis. Dans le même temps qu’ils roulent carrosse et pètent dans la soie.
Ils
? Les bobos gauchos qui nous gouvernent et qui, dans leurs médias, nous
conseillent quelques achats pour nos cadeaux de Noël. Emblématique, à ce titre,
Le Nouvel Observateur déjà hebdomadairement et en toutes saisons blindé de pubs
Louis Vuitton (on n’est pas dans la valise en carton), Champagne Mumm, Azzaro,
Bulgari, Sephora, Annick Goutal, Dassault, IBM, Sony, Thomson, etc., qui ne
sont ni Emmaüs ni les Petits Frères des pauvres…
Dans
le même temps, alors qu’on hésite à se payer un billet AR Paris-Marseille, les
mêmes nous proposent des voyages à Tahiti, aux Caraïbes, en Chine, en Inde, au
Chili, au Brésil, au Vietnam, en Argentine, au Pérou, à des prix qui donnent le
tournis.
Et
au rayon « Spécial Cadeaux » ? Il n’y a que l’embarras du choix si vous manquez
d’idées… Une veste Teddy à 375 euros. Une pochette Cayla à 995 euros (pour
aller faire ses courses chez Lidl). Un sac bandoulière à 490 euros (pour mettre
ses produits discount de chez DIA). Histoire de partir d’un bon pied, des
boots Teddy Shine, en cuir de vache gold (ce doit être une vache sacrée), à 398
euros. Des boucles d’oreilles à 4 500 euros (c’est pour la défense des droits
de lobe). Un bracelet à 2 950 euros. Un peigne en laiton doré à 120 euros. Des
lunettes de soleil à 425 euros. Des baskets à 450 euros (même celles de Tony
Parker coûtent moins cher). Un sweat-shirt (à savoir une « chemise pour suer »)
à 265 euros. Des escarpins à 460 euros.
Cela,
c’est pour tous les jours. Du tout-venant, quoi. Mais, pour être vraiment dans
le coup, pourquoi pas un sac Grand Hôtel (pour les palaces du même calibre) à 3
490 euros ou un porte-chemisier à 980 euros (je ne vous dis pas le prix des
chemises…).
Ainsi
nippé, vous voilà fin prêt pour un shopping de saison. Une télé portative à 1
285 euros. Une lampe « Torch » à 1 650 euros. Une lampe Birds à partir de 1 005
euros. Une poupée à 120 euros. Un choix de montres à 2 160, 2 500, 4 300, 5
800, 6 150, 8 000 euros ! Avec cette accroche qui me parle, à moi qui porte une
montre achetée 10 euros sur un marché : « Les minutes filent, inexorablement.
Autant arborer au poignet une tocante (sic) insolente, histoire de défier le
temps. » Ce n’est pas insolent qu’il faut dire, c’est indécent.
Voilà
pour les fêtes des nantis. A qui, chaque semaine, la rubrique « Propriétés
& châteaux » signale de gentils « Sam Suffit » entre six cent mille et un
millions trois cent mille euros. Dans des zones comme Méribel, le Luberon,
Biarritz, les Hauts de Cagnes, Les Arcs, où, que l’on sache, on n’a pas de
problèmes de fin de mois…
Indécent
? Oui. D’autant plus que ce sont ces mêmes bobos, pétés de thunes, qui viennent
nous faire la leçon à longueur de temps.
Alain Sanders
pour le quotidien Présent (posté par
Jacques)