Hier soir, dans l’émission
« Des paroles et des actes » sur France 2, le face à face de Marine
Le Pen et de Manuel Valls devrait avoir ouvert les yeux de pas mal de nos
compatriotes. La présidente du FN se montra précise et pragmatique, alors que
le ministre donna dans le doctrinal et la déclaration de « bonnes
intentions ».
En
effet, autant dans la première partie de l’émission le ministre de l’intérieur
aura eu l’occasion de se livrer à un long monologue bourré de formules toutes
faites sous l’œil complaisant des journalistes très compréhensifs, autant dans
la seconde, face à Marine Le Pen, il aura peiné à cacher son agacement et sa
difficulté à répondre clairement à des questions pourtant claires… elles.
À
commencer par la question sur l’immigration où Manuel Valls eut tendance à
mélanger le nombre des clandestins avec celui des régularisés, les chiffres de
l’immigration économique avec ceux des visas en y mêlant encore celui des
étudiants étrangers, celui des demandeurs d’asile, ceux du regroupement
familial… Ce qui ne le gêna nullement pour
dire que c’est Marine Le Pen qui ne connaissait pas les dossiers.
En
règle générale, à chaque question pourtant précise de la présidente du Front
National, le ministre de l’intérieur fit semblant de répondre en « dissertant »
hors sujet et en martelant des propos parfois surprenants. Exemple : à un
moment, Valls pensa pouvoir contredire Marine Le Pen en affirmant que tout
était fait pour diminuer l’immigration… pour conclure que, comparativement aux
chiffres de 2011 (sous Sarkozy), rien ne serait changé !
En termes de « tout
et son contraire » dans la même phrase, il faut le faire !
Mais
Valls n’est pas à une contradiction près. Sa manière de noyer le poisson sous
de belles formules grandiloquentes fit encore des merveilles lorsque le sujet « Grèce »
fut abordé. Marine Le Pen eut beau lui expliqué que l’Europe payait pour
rembourser les banques, le ministre continua de répéter qu’il fallait bien aider
les Grecs… C’est beau la foi !
Même
aveuglement encore lorsque Valls annonça que l’économie française allait mieux.
Là encore, la présidente du FN tenta de lui faire comprendre que tous les
compteurs étaient au rouge et que tous les économistes s’accordaient à le
constater… mais rien n’y fit. Valls continuait de croire à une embellie. Méthode Couhé oblige !
Mais
la cerise sur le gâteau fut naturellement gardée pour la fin, lorsque Marine Le
Pen évoqua les problèmes du communautarisme qui engendrent de graves atteintes
à la laïcité. Valls ré-enfourcha alors son fier destrier pour pourfendre ceux
qui viendraient à violer cette « règle d’or de la république ». Exit
les sapins et les Pères Noël interdits sur certaines places publiques ou écoles…
exit les repas « halal » dans les cantines scolaires… exit les
différentes pressions et chantages de certaines familles musulmanes… Tout cela,
le ministre feignit de l’ignorer par un discours d’ordre général qui se voulait
ferme… Mais personne ne fut dupe.
Au
final, les téléspectateurs retiendront surtout l’image d’une présidente qui « tient
la route » face à un ministre qui se croit droit dans ses bottes parce-qu’il
tient des propos énergiques en apparence… Mais
qui parle de tout sauf de la réalité !
À ce niveau de « responsabilité »,
c’est tout de même grave pour un ministre de ne pas voir les choses… de l’intérieur !
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