La grogne monte dans
les commissariats depuis que les directions départementales de la sécurité
publique ont commencé à convoquer chefs de service et syndicats pour leur
parler de la dernière réforme envisagée Place-Beauvau.
Prétextant
de « la rigueur budgétaire », le gouvernement déclare vouloir traquer
les doublons et mutualiser les effectifs au sein d'un même district. En théorie
donc, certains commissariats appartenant à un même département seraient réunis
dans un souci d'efficacité. Sauf que sur le terrain, les fonctionnaires de
police sont loin d'adhérer au mouvement et le terme de « désert sécuritaire »
se répand comme une traînée de poudre.
Dans
le département des Yvelines, les commissariats de Marly-le-Roi, du Vésinet et
de Saint-Germain-en-Laye seraient regroupés au profit de ce dernier. Pour ce
membre du syndicat Unité SGP Police, c’est la réforme de trop. Et tant pis si
elle est proposée par un gouvernement de gauche : « On tente de faire des économies
sur la sécurité, mais c’est un mauvais calcul. Bien au contraire, on doit
recruter davantage, peut-être repenser mais maintenir les commissariats à plein
régime et non les déshabiller pour en renflouer d’autres et faire un semblant
de présence en quelque sorte. »
«
Parce que, continue ce syndicaliste, qu’est-ce qui va arriver ? Mais ces
commissariats où on va redistribuer et repenser les effectifs recentrés sur un
autre lieu, ces petits commissariats, vont disparaître. Le week-end, ils seront
fermés. La nuit, ils seront fermés. Il y a des gens qui seront obligés de faire
40 à 50 kilomètres pour aller déposer une plainte ».
D’un point de vue
pratique, les changements envisagés risquent de bousculer aussi la vie
familiale, les horaires et les trajets des policiers. Mais certains craignent
surtout de voir disparaître des services entiers comme les brigades
anticriminalité de nuit.
Avec
RFI