La Cour des comptes
européenne, gardienne des intérêts financiers des citoyens de l’Union, a publié
son rapport 2011 la semaine dernière. Elle y explique que les paiements sont
«affectés par un niveau significatif d’erreur». Pour la 18ème fois
consécutive, les auditeurs ont d’ailleurs refusé de le signer.
La
nouvelle n’a guère ému les médias. C’est le nouveau think tank Open Europe
Berlin qui le signale, un institut au conseil duquel nous trouvons le Suisse
Charles Blankart et le prince Michael du Liechtenstein.
La conclusion de la
Cour des comptes mérite le détour: 3,9% d’erreur sur un budget de
127 milliards d’euros. Cela représente 5,95 milliards de francs
suisses. Non seulement le montant est effrayant, mais le taux d’erreur est en
augmentation par rapport à 2010 (3,7%).
La
Commission s’est pourtant félicitée que l’erreur n’atteignait que
5 milliards d’euros et renvoie la responsabilité aux parlements nationaux.
Dans le jargon de Bruxelles, on parle d’absence d’«erreur matérielle» lorsque
le taux est inférieur à 2%.
Les
auditeurs expliquent que «les systèmes de contrôle et de surveillance examinés
sont partiellement efficaces pour garantir la légalité et la régularité des
paiements sous-jacents aux comptes. Les groupes de politiques Agriculture:
soutien du marché et aides directes, Développement rural, environnement, pêche
et santé, Politique régionale, énergie et transports, Emploi et affaires
sociales, ainsi que Recherche et autres politiques internes sont affectés par
un niveau significatif d’erreur.»
La
réaction anglaise ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement a averti que
l’audit «réduisait sérieusement la crédibilité de la gestion financière de
l’UE». Il est vrai que cette cour européenne indépendante a montré que les
contrôles sur plus de 86% du budget étaient «partiellement effectifs». Son
président, Vitor Caldeira, s’est plaint d’avoir découvert de trop nombreux cas
où «l’argent n’atteignait pas son objectif, ou l’atteignait de façon
sub-optimale».
C’est dans ce contexte qu’il faut
entrer dans ce rapport accablant.
Le
Temps.ch