FPI-Le Gaulois - « Menacer
de nationaliser le site ArcelorMittal de Florange comme le fait le gouvernement
si le groupe refuse de le céder est scandaleux », a déclaré jeudi la
présidente du Medef, Laurence Parisot, dans une logique ultra-libérale
totalement étrangère à l’intérêt national et à celui des ouvriers.
Le
ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a annoncé avoir trouvé
un repreneur pour la totalité du site mosellan. Il a également déclaré que le
gouvernement était disposé à aller jusqu'à sa « nationalisation provisoire »
si les négociations n'aboutissent pas d'ici vendredi, veille de la date-butoir
fixée par ArcelorMittal pour la fin des négociations.
« Cette
déclaration est purement et simplement scandaleuse », a dit Laurence
Parisot sur RTL. « Envisager une nationalisation, lancer simplement le
débat sur un tel principe, est vraiment scandaleux. » C’est bien connu : on ne débat pas avec l’ultra-libéralisme…
« C'est
une expropriation », a ajouté la présidente de la première organisation
patronale française. « Ébranler le principe du droit de propriété comme
ça, à la va-vite, c'est très grave et en plus c'est très coûteux. »
Et pas un mot pour les
ouvriers de Florange… C’est pas scandaleux, ça ?...
Au moins les choses
sont claires !
QUID
D’UNE VRAIE NATIONALISATION ?
Reste maintenant à
savoir ce que Montebourg entend par « nationalisation ». En effet, commentant l’affaire, les
médias ne cessent de reprendre benoîtement l’exemple d’Alsthom en 2003 comme « dernière
nationalisation en date ».
En
fait de « nationalisation », à l’époque, l’État n’avait fait que
prendre une participation à hauteur de 23% dans le capital de l’entreprise. Drôle
de « nationalisation » en vérité !... et cela avait déjà
provoqué des vagues à Bruxelles. Pour mémoire, Marion Monti, commissaire
européen à la Concurrence avait
déclaré : « Les Français peuvent aider Alstom par des mesures
transitoires, comme des prêts à court terme; mais il est hors de question de
faire dans le structurel, que ce soit par des prises de participation en
capital ou des prêts à long terme. »
Vous avez bien lu : « Il est hors de question… ». Déjà en
2003, Monti se sentait pousser des ailes… Ordonnant comme si l’Etat français
devait obéir à ses injonctions. Qu’est-ce que ce sera alors la prochaine fois
si Montebourg procède concrètement à une « vraie » nationalisation ?...