FPI - Alors qu’en France le
simple fait d’évoquer l’idée de frontières vous relègue immédiatement au rang
de « beauf rétrograde », « Fafa » veut défendre les
frontières libyennes. Et arguments à l’appui ! Les frontières, c’est bon
pour la Libye, pas pour la France.
Hier
à Tripoli, dans un discours devant le Congrès général national libyen (CGN), dans
son costume de ministre des Affaires étrangères, il a déclaré qu’il était « prêt
à aider la Libye à relever le défi de la sécurité ». C’est l’hôpital qui
se moque de la charité. Extraits de son discours.
"Je
souhaite que notre coopération en matière de sécurité et de défense soit
renforcée, pour vous aider à bâtir l’armée et la police dont la Libye a besoin.
Si vous en exprimez le souhait, la France demandera à l'Union européenne qu'une
aide vous soit apportée dans ce domaine primordial", a-t-il déclaré.
Depuis
la fin du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de
transition libyennes peinent à contrôler les dizaines de milices armées qui
font la loi dans le pays, et à contenir des conflits armés qui se déclenchent
entre tribus ou région rivales.
Selon
M. Fabius, la France est également prête à aider la Libye, pays de destination
et de transit pour des centaines de milliers de migrants essentiellement
africains, à surveiller ses frontières.
"Le
contrôle des frontières est d'autant plus pressant qu'au Sahel, la situation
est instable et peut avoir des conséquences sur votre territoire et dans
l'ensemble de la région. La France vous y aidera si vous le souhaitez",
a-t-il dit devant les 200 membres du CGN.
"Le
développement économique et la reconstruction impliquent que vous puissiez
efficacement contrôler vos frontières terrestres et maritimes. Sinon, la Libye
risquerait d'être un espace livré au désordre et au terrorisme. Les Libyens
n'en veulent pas, nous non plus", a lancé le ministre.
"Vous
le savez comme moi, il n'y a pas de démocratie sans sécurité. Il n'y a pas de
sécurité sans rétablissement de l'autorité de l'État. Vous êtes les
représentants du peuple, et à ce titre, vous incarnez et devez incarner
l'autorité légitime. Vous aurez tout notre soutien pour que cette autorité soit
effective".
Accompagné
d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, M. Fabius s'est
entretenu lundi avec le président du CGN, Mohamed al-Megaryef, et le nouveau
Premier ministre, Ali Zidan, dont le gouvernement devrait prêter serment
mercredi.
Il
doit se rendre dans la soirée au Caire où il participera mardi à une réunion
ministérielle de la Ligue arabe et de l'Union européenne (UE).