Thierry Gaubert |
Dans l'affaire
Karachi, l'étau judiciaire continue de se resserrer autour des principaux
protagonistes, pour ce qui est en tout cas du volet financier de l'affaire.
Autrement
dit des soupçons de financement occulte de la campagne présidentielle d'Édouard
Balladur en 1995 à la faveur de rétro-commissions liées à des ventes d'armes au
Pakistan et à l'Arabie Saoudite. Ce mardi 6 novembre, des saisies
immobilières ont été évoquées témoignant de progrès de l'enquête. Il s'agit de
deux appartements, l'un à Neuilly-sur-Seine, banlieue chic de Paris, l'autre
dans le tout aussi riche XVIème arrondissement de la capitale.
Le
premier appartement appartient à Thierry Gaubert, conseiller de Nicolas Sarkozy
au ministère du Budget, en1994, quand sont signés les contrats d'armements. Le
deuxième fait partie des propriétés en France d’Abdelrahmane el-Assir, homme
d'affaires libano-espagnol, domicilié en Suisse et intermédiaire imposé, avec
son associé de l'époque, Ziad Takieddine, dans ces ventes militaires de
plusieurs centaines de millions d'euros.
Des
contrats juteux, qui ont généré de copieuses commissions, alors autorisées,
mais aussi des rétro-commissions illégales qui auraient alimenté la campagne
présidentielle d'Édouard Balladur.
Les
deux juges d'instruction n'ont, semble-t-il, plus guère de doute sur ce
financement politique occulte, au point d'avoir alourdi, la semaine dernière,
les charges pesant sur Nicolas Bazire, directeur de cabinet de Balladur, à
Matignon, puis directeur de sa campagne électorale. Il est désormais accusé
d'avoir bel et bien eu de grosses sommes d'argent liquides entre les mains,
pour son candidat.
De
l'argent qui a aussi récompensé les amis et intermédiaires, dont Messieurs
Gaubert et Assir, mis en examen l’un et l’autre pour complicité d'abus de biens
sociaux, blanchiment aggravé et dont les appartements auraient donc été achetés
à la faveur de ce circuit de corruption.
Avec
Reuters