Le
gouvernement "n'est pas gestionnaire de plans sociaux" et porte
"une vision économique de protection", a répondu dimanche Arnaud
Montebourg à la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui a critiqué
l'"interventionnisme social" du ministre du Redressement productif.
Laurence
Parisot a estimé dimanche sur Europe 1 que le ministre avait "tort de
s'ingérer" dans les discussions sur le plan social de PSA Peugeot Citroën.
"Nous
sommes des interventionnistes pondérés et modérés, mais absolument intraitables
lorsqu'il est nécessaire que des situations de reconstruction industrielle
soient menées", a commenté Arnaud Montebourg dans le cadre du "Grand
Rendez-vous" Europe 1/i-télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France.
"Comme
beaucoup d'autres, elle s'y fera", a-t-il dit à l'adresse de Laurence
Parisot. "Nous n'avons pas été mis au pouvoir par les Français pour faire
des cocottes en papier".
"C'est
la fin du laisser faire. C'est-à-dire qu'on ne peut plus faire tout et
n'importe quoi, y compris commettre des erreurs", a expliqué le ministre.
"Donc,
le gouvernement s'intéresse à l'économie et il n'est pas gestionnaire de plans
sociaux. Il ne gère pas les dégâts humains de décisions prises dans des
conditions parfois contestables", a-t-il poursuivi. "Il est lui-même
porteur d'une vision économique de protection".
"Je
suis le ministre des solutions économiques. Les solutions sociales, c'est quand
on a constaté l'échec économique. (...) Je suis finalement chargé de trouver
des solutions économiques viables", a souligné le ministre du Redressement
productif.
15.000
EMPLOIS PRÉSERVÉS SELON MONTEBOURG
Il
a précisé que 119 dossiers d'entreprises en difficulté avaient été traités pour
l'heure par son ministère, ce qui avait permis de préserver "15.000"
emplois. "Mais nous en avons quand même perdu 4.850".
Arnaud
Montebourg a annoncé samedi que la négociation syndicats-direction-Etat sur le
plan de restructuration de PSA, notamment sur l'avenir du site
d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, commencerait le 25 octobre.
Il
a précisé qu'il piloterait cette négociation tripartite avec le ministre du
Travail, Michel Sapin.
Le
ministre du Redressement productif, qui avait jugé dans un premier temps
inacceptables le plan de restructuration de PSA et ses 8.000 suppressions de
postes en France, ne parle plus aujourd'hui que de limiter la casse.
Arnaud
Montebourg a déclaré au "Grand Rendez-vous" que l'Etat poserait un
certain nombre de questions lors de la réunion du 25 octobre : "sur la
pertinence de l'alliance avec General Motors, sur "la disparition de certaines
lignes de fabrication", sur la réindustrialisation ou pas des sites
abandonnés.
Pour
Laurence Parisot, Arnaud Montebourg "a une conception qui est
excessivement interventionniste". "Il est dans un interventionnisme
social qui à mon avis ne prépare pas véritablement le redressement
productif".
"On
ne peut pas dire à la fois (...) 'il faut respecter le dialogue social' et
s'inviter dans le dialogue social, car le dialogue social ne concerne que deux
acteurs, l'entreprise et les organisations syndicales, la direction de PSA et
les syndicats de PSA, donc je pense que le ministre a tort de s'ingérer
effectivement dans cette discussion au sein de PSA".
Avec
Reuters