Le
sénat a donc voté la résolution reconnaissant la répression du 17 octobre 1961
qui, je me permets de le rappeler à nouveau, était une manifestation interdite
car organisée par le FLN, ennemie de la France (à l’époque) puisque c’était la
guerre d’Algérie.
Les
174 « senatus-débilitus » qui se sont donc prononcés s’appuient sur
des sources qui estiment à environ 200 morts parmi les manifestants. D’autres
sources, messieurs les sénateurs, estiment ces morts à 300 + 2300 blessés mais
d’autres les contestent et veulent que l’on prenne en compte les données de
l’institut médico-légal, organisme certainement plus sérieux que des sources
dont on ne connait pas l’origine.
Mais
à quelles sources s’abreuvent nos élus ?
« Il
faut que la vérité soit dite sans repentance, ni pardon, ni accusation
particulière » a déclaré Alain Vidalies, ministre délégué aux
relations avec le parlement.
Alors
messieurs les « senatus-debilitus » voici la liste officielle des
cadavres « non identifiés » reçus à l’Institut Medico-Legal entre le
18 et le 21 octobre 1961 :
-
Le 17 octobre 1961, alors que se déroulait dans Paris un soi-disant massacre,
l’Institut Médico-Légal (la Morgue), n’a enregistré aucune entrée de corps de «
NA » (NA= Nord- Africain dans la terminologie de l’époque).
-
Le 17 octobre 1961, de 19h30 à 23 heures, il n’y eut qu’une seule victime dans
le périmètre de la manifestation, un Français nommé Guy Chevallier, tué vers
21h devant le cinéma REX, crâne fracassé. Par qui ?
-
En dehors du périmètre de la manifestation, « seuls » 2 morts furent dénombrés,
Abdelkader Déroues tué par balle et retrouvé à Puteaux et Lamara Achenoune tué
par balle et étranglé, gisant dans une camionnette, également à Puteaux. Rien
ne permet de dire qu’ils furent tués par les forces de l’ordre, puisque la
manifestation ne se déroulait pas à Puteaux.
-
Le 18 octobre, à 04 heures du matin, le bilan était donc de 3 morts. Nous
sommes donc loin des 200 à 300 de morts et de « noyés » auxquels le président
de la république vient de rendre hommage.
Mais,
nous dit-on, les cadavres ont été déposés à la morgue les jours suivants.
C’est
absolument faux. Les archives de l’Institut Médico-Légal de Paris
affirment qu’entre le 18 et le 21 octobre, 4 cadavres de « NA » seulement
furent admis à la Morgue :
-
Le 18 octobre, Achour Belkacem tué par un policier invoquant la légitime
défense et Abdelkader Benhamar mort dans un accident de la circulation à
Colombes.
-
Le 20 octobre, Amar Malek tué par balles par un gendarme.
-
Le 21 octobre Ramdane Mehani, mort dans des circonstances inconnues.
Mais
nos « senatus debilitus » sont peut-être persuadés que les médecins
légistes et les fonctionnaires d’état ont été « payés » ou ont subis
des pressions afin de « dissimuler » ces 200 à 300 cadavres… et que
depuis plus de cinquante ans ils se taisent !!
Les
archives inscrivant les « entrées de corps « N.A » (Nord-africains)
par jour » nous apprennent également que pour tout le mois d’octobre
1961 » les 90 corps enregistrés par l’Institut Médico-Légal, étaient, pour la
plus part, des victimes du FLN. Et que pour la totalité de l’année 1961, 308
cadavres de « N.A » sont passés par l’IML, la plupart exécutés par le FLN.
Sur
ces 308 cadavres de « N.A », 34 retrouvés dans la Seine ou la Marne
notamment étaient des harkis, des partisans de la France, ou des membres du
MNA, une des méthodes d’assassinat du FLN consistant à noyer ses opposants.
Et
que ce sont ces mêmes « assassins » du FLN qui étaient les
organisateurs de cette manifestation « pacifique ».
La
police française n’est donc en rien responsable de ces noyades. En revanche
elle a payé un lourd tribut durant cette même période.
Le
ministre de l’intérieur, Manuel Vals, a accès à ces mêmes « Archives
officielles » et il devrait les communiquer aux 174 « senatus
debilitus » qui viennent de déshonorer la France et la police française.
Que
ce « mensonge d’état » serve de leçon aux députés avant qu’ils ne se
prononcent sur la date du « 19 mars 1962 » célébrant les
« accords d’Evian » comme la fin des hostilités avec l’Algérie alors
qu’il y a eu plus de morts après cette date (officiers et soldats, harkis et
civils innocents) que durant les huit années de guerre.
Et que notre
président, François Le Normal, ne nous oblige pas à l’interpeller par ses
initiales dès son retour d’Alger, en décembre, c’est-à-dire « FLN ».