ENVIRONNEMENT
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l y a
quelques jours, au plus fort des intempéries qui ont fait sortir de leurs lits
de nombreux cours d'eau, nous avons pu voir un reportage en Seine et Marne,
département particulièrement sinistré par la crue de cette rivière. Reportage
dans lequel il était question d'une écluse où se sont amoncelées des tonnes de
détritus charriés par la Marne et qui ont transformé ce barrage en véritable
dépotoir. Cette retenue pouvant désormais être baptisée du nom de «
Écluse Dupont de Nemours » ou
« Ecluse Rhône Poulenc » au vu de la quantité de déchets à base de
plastiques qui s'y sont accumulés.■
C
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e reportage est édifiant
dans la mesure où cela veut dire que si il n'y avait pas eu cette crue
exceptionnelle dans ce secteur, tous ces déchets en temps normal « Hors d'eau » et désormais regroupés
seraient restés indéfiniment à pourrir sur les rives et à les
souiller. Et là se pose immédiatement le problème de
savoir pourquoi les abords de ces rivières ne sont pas mieux entretenus, et
surtout, pourquoi les riverains sont si peu respectueux de leur environnement.
Car ces détritus ne sont ni tombés du ciel, ni venus là par hasard, mais bien « oubliés » dans la nature le long des
berges par des citoyens qui auront sans doute estimé que c'est à la nature de
procéder au nettoyage des abords et à l'élimination de ces déchets. Alors que si les habitants
des lieux ou ceux de passage avaient eu un comportement responsable et
respectueux de leur cadre de vie, ces
détritus auraient dû être déposés dans les réceptacles destinés à assurer un
tri sélectif et ne se seraient donc pas retrouvés piégés par cette retenue
d'eau.
Il
ne s'agit pas bien entendu d'imputer cette montagne de déchets aux seuls
riverains car il ne fait aucun doute que la crue aura fait la collecte des
ordures depuis l'amont et véhiculé son butin jusqu'à cet entonnoir. La
responsabilité est donc collective, collégiale et concerne également ceux qui
ne résident pas forcément en bord de rivière mais qui se comportent en
gougnafiers.
Cette tragédie subie par les
habitants de ces communes situées en
zones inondables est bien sur un drame humain pour ceux qui doivent subir les
caprices de la météo. Mais il aura eu comme seul et unique bienfait de mettre
en évidence que trop nombreux sont nos compatriotes insensibles au respect de
la propreté des lieux collectifs et qu'il s'agit d'un véritable problème de
comportement qu'il sera difficile de corriger et d'améliorer. Car respecter son environnement devrait
être un réflexe de simple bon sens
et non pas une attitude qui se voudrait être essentiellement une démarche
écologique qu'il faut assimiler parce que l'on ne l'a pas innée en soi.
Preuve
que, là aussi, il y a démission de l'autorité. Car
devant un comportement anarchique et irrespectueux du bien public qu'est la nature
où nous vivons, des sanctions lourdes devraient être appliquées à ceux qui ne
voient pas d'inconvénient à ce que nos trottoirs, nos berges, nos ruisseaux
soient devenus des poubelles à ciel
ouvert.
►Mais au fait : ils sont où les travaux d'intérêt général
qui pourraient être confiés à ceux qui ne sont pas incarcérés faute de place et
qui pourraient sans doute nettoyer les abords, au lieu de regarder la télé
munis de leur bracelet électronique !■