ÉCONOMIE
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polytechnicien Bernard Arnault, PDG de LVMH, a eu l’honnêteté de déclarer,
dans Le Figaro du 26 janvier : « Les valeurs en Bourse
sont très élevées, mais pas seulement pour le luxe […] D’autres types d’actifs
s’envolent de façon irrationnelle, comme ce tableau de Vinci dont on ne sait
pas s’il est vrai ou faux. Le monde est atteint d’une certaine folie. Par ailleurs,
plusieurs des valeurs technologiques qui valaient cher en 2000 ont
disparu. »■
VERS UN KRACH BOURSIER INÉVITABLE
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es investisseurs se
congratulent en voyant les indices boursiers voler de record en record, mais un krach financier est inéluctable.
L’économie est cyclique et le bon sens nous indique que les marchés ont été
orientés depuis trop longtemps à la hausse pour qu’il n’y ait pas,
prochainement, au minimum une correction, alors que certains économistes
entrevoient même, à juste titre, l’apocalypse à venir et l’écroulement possible
du système. Ce que Macron et les médias
aux ordres se refusent à envisager.
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Marc
Rousset, Économiste,
Ancien
haut dirigeant d'entreprise
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Du côté du dollar, les
choses ne se présentent pas très bien non plus. L’agence de notation chinoise
Dagong a annoncé sa décision, dans un rapport rendu public le 16 janvier 2018,
de réviser à la baisse la crédibilité souveraine du dollar américain en tant
que monnaie légale et devise internationale. Le dollar a été dégradé de la
catégorie A- à BBB+ avec la mention « perspective
défavorable », compte tenu de la structure économique des États-Unis,
de leur endettement trop élevé, des dernières perspectives de rentrées fiscales
suite à la dernière réforme de Donald Trump, de leur déficit financier et de
l’insuffisance de la valeur de liquidation des actifs convertibles du gouvernement
américain.
Au-delà des dernières
déclarations contradictoires de Donald Trump à Davos et de son secrétaire au
Trésor Steven Mnuchin sur un dollar faible ou fort à venir, le dollar connaît
un mouvement à la baisse depuis plus d’un an qui s’est amplifié ces derniers
mois. Le dollar est, en fait, en chute libre. L’euro, qui était à 1,25 dollar
en novembre 2014, qui était descendu à 1,040 dollar en décembre 2016, vient de
remonter à 1,24 dollar. Cette
réévaluation de l’euro va faire mécaniquement reculer le prix des importations
et, donc, tirer l’inflation vers le bas, ce qui va éloigner la BCE de son
objectif de 2 % d’inflation qui devait lui servir de prétexte pour sortir
de sa politique monétaire actuelle, laxiste et ultra-dangereuse.
ENVOLÉE DE L’OR
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prix de l’or, lui, a grimpé de 100 dollars l’once au cours des trente derniers
jours. Il s’élève, maintenant, à 1.337 dollars l’once. Il
pourrait retrouver son dernier sommet de 1.920 dollars l’once du 6 septembre
2011 beaucoup plus tôt que prévu et s’envoler, même, à 10.000 dollars l’once,
toutes choses égales par ailleurs, en cas de krach prononcé ou d’explosion du
système.
L’or
est le yin du yang que sont les marchés ; il est inversement corrélé avec
les marchés. L’or, valeur refuge, monte dans un
environnement de crise économique et d’hyperinflation, ce que démontrent les
graphiques historiques passés, les statistiques et les coefficients de
corrélation. Déjà, en 1980, l’or avait
connu une brusque envolée à 850 dollars l’once alors qu’il n’était qu’à 35
dollars l’once en 1970, soit une hausse spectaculaire de 2.328 %.
Un chiffre est
malheureusement indiscutable et plus que certain, même si le banquier Macron ne
l’a jamais évoqué dans ses discours « en
même temps » juste bons à endormir les foules : la dette mondiale est de deux millions de
milliards de dollars ! Elle se compose d’une dette globale nominale de
240.000 milliards de dollars, de 250.000 milliards de dollars de dépenses non
provisionnées qui n’apparaissent donc pas sous forme de dettes officielles,
mais qui en sont de véritables, et 1,5 million de milliards de dollars de
produits bancaires dérivés.
Cette dette ne
pouvant être remboursée en aucune façon, la seule solution qui s’imposera
inéluctablement un jour ou l’autre pour régler la quadrature du cercle sera, comme
nous l’a montré l’Histoire, soit une
guerre, soit plus vraisemblablement l’implosion du système et une
hyperinflation déclenchée par une politique monétaire d’assouplissement
quantitatif à très haut débit toutes vannes ouvertes.
►La création monétaire actuelle de la
Fed et de la BCE ressemblera alors à de vulgaires et misérables seaux d’eau.■