TRIBUNE LIBRE
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omme chaque année, à la même époque,
resurgissent les polémiques grotesques concernant la laïcité qui serait,
parait-il, en danger, menacée et bafouée dès lors que la crèche de Noël entre
dans un lieu public. Et nous venons de constater, à l'occasion de la disparition
de l'« idole des jeunes », que tout manquement à cette « sacro-sainte
» laïcité est désormais scruté par les tenants d'un respect rigoureux, voire
intégriste de la séparation entre l'Église et l'État.■
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ous avons en effet frôlé
l'incident majeur, la faute professionnelle grave, coupable, avec notre
président en exercice qui lui, contrairement à Marine Le Pen, était invité à
participer à la cérémonie funèbre et qui a été à deux doigts de commettre
l’impardonnable, l'irréparable en ayant failli esquisser un signe de croix à
l'aide du goupillon, symbole éminemment religieux. Mais il aura néanmoins
réussi à refréner in extremis son geste, preuve qu'il a parfaitement intégré la fonction Républicaine et ses subtilités en
faisant preuve d'une grande maîtrise de soi.
La
chasse à la faute laïque est donc plus que jamais ouverte et l'on s'achemine de
plus en plus vers une dérive qui n'a aucune limite car c'est la porte ouverte à
toutes les interprétations, toutes plus saugrenues les unes que les autres.
Devra-t-on
désormais pour pouvoir pénétrer dans un lieu de culte, quel qu'il soit, se
dévêtir et se présenter dans le plus simple appareil pour communier ? Car
si l'on veut pousser l'absurdité plus loin, il faudrait laisser ses papiers à
l'extérieur, en terrain neutre. Car un permis de conduire, une carte
d'identité, une carte de sécurité sociale, une carte d'électeurs sont autant de
documents officiels, délivrés par la
République, et qui devraient donc suivant cette logique implacable être
strictement interdits de franchissement d'un lieu sacré. Tout comme un
sous-vêtement estampillé « Made in
France » et orné d'une étiquette aux couleurs nationales pourrait être
considéré comme non compatible avec le respect de la laïcité dans un lieu voué
au culte. Surtout si, circonstance aggravante, la fabrique de slips et de
soutien-gorges a obtenu une aide de l'État à qui elle paie ses cotisations
sociales dont la TVA.
On est en train de sombrer
dans l'hystérie la plus totale et certains responsables politiques n'y sont pas
étrangers. À commencer par le chef de file de la « France insoumise »
qui ne manque pas une occasion, même la plus ridicule, de s'insurger sur ce
sujet, préférant s'époumoner et vociférer contre la Chrétienté. Mais il préfère fermer pudiquement les yeux
sur les provocations musulmanes et les revendications religieuses autrement
plus dangereuses pour la république et qui ont une fâcheuse tendance à empiéter
sur le domaine public.
►À
commencer par la rue où les prières à un dieu qui n'est pas le nôtre ne
semblent pas franchement compatibles avec une laïcité exigée par ailleurs.■