PATRIMOINE DE FRANCE
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itué aux confins du plateau du Larzac, La Couvertoirade reflète la puissance militaire des Templiers et le quotidien des Hospitaliers par son état de conservation exceptionnel. Classé parmi les « Plus beaux villages de France », la Couvertoirade constitue une véritable« miniature » de la ville médiévale. Il existe peu de sites médiévaux aussi bien conservés en France. La Couvertoirade était l’un des cœurs du système des Templiers dont le Larzac, avec ses plantations de céréales au sud du plateau constituaient l’un des grands domaines. Au point qu’on l’avait baptisée « la plaine du Temple ».■
RAPIDE TOUR D’HISTOIRE…
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e château fut édifié en 1249 par les Templiers. Et pendant sept siècles, la Couvertoirade, les abritera eux et leurs « héritiers », les Hospitaliers, qui prirent possession de leurs biens après 1312. Cette année-là sonne l’abolition de l’Ordre Templiers, à la suite de ce complot géant ourdi par Philippe le Bel contre les Templiers.
►À la fin du XIIe siècle, le Commandeur Templier de Sainte-Eulalie-de-Cernon ordonne la construction d’un château. Plus tard, au XIVème siècle, les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem bâtirent l’église. Au siècle suivant, ils édifièrent l’enceinte fortifiée avec ses tours et ses murailles encore bien intactes aujourd’hui.
Une enceinte intacte, avec des tours rondes ou carrées reliées par un chemin de ronde, tout cela permet de se faire une idée d’une ville médiévale.
Ce lieu historique pittoresque encore habité par une vingtaine de famille attire chaque année une foule de touristes. Et flâner dans ses venelles populeuses les jours d’été au milieu des échoppes permet de se faire une idée des foires du Moyen-Âge.
►Parmi les échoppes, celle de l’atelier du Sac du Berger de Jean-Pierre Romiguier mérite le détour. Source
… MAIS PLUS DE DÉTAILS
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on nom, semble-t-il, le prédestinait de toute éternité à son rôle de place forte protectrice, le « cobert » ou « covert » en langue d’Oc signifiant le « toit » et, par métaphore, la « protection » et « l’abri ».
►Ayant été cédé, à l’Ordre du Temple, au XIIe siècle, par le vicomte de Millau, le village releva désormais de la commanderie de Sainte-Eulalie de Cernon, et ce transfert de propriété contribua à sa fortune. Rebâti et fortifié au milieu du XVe siècle, il a conservé la quasi-totalité de son enceinte ponctuée de cinq tours de guet. Du chemin de ronde visitable, l’immensité du causse se déploie à perte de vue.
L’église
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Côté village, le château templier domine de toute sa splendeur depuis l’éperon rocheux sur lequel il est construit. En face de cette première construction, se situe l’église rustique. Elle garde la sobriété des sanctuaires romans. Son clocher carré massif lui attribue un rôle majeur en bordure des chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle. Trois corbeaux sculptés ornent sa façade... Le nouveau chemin de croix, les vitraux et les œuvres artistiques contribuent à l’ornement intérieur. Sur la porte, une plaque de bronze destinée à rappeler aux fidèles qu’il convient de songer au salut de ceux qui les ont précédés : « Bona gens que par aïssi passatz, pregatz Diou per los trépassatz ».
Le village aux maisons caussenardes s’est structuré autour du château et de l’église. Le four à pain dit banal, longtemps à l’abandon, revit grâce au dynamisme de son propriétaire. Les fournées offrent un pain fait à l’ancienne pour revivre les heures d’antan dans une ambiance chaleureuse. Seuls, un moulin à vent, récemment restauré avec autant de goût que de science et les lavognes où se désaltèrent les troupeaux de moutons, et de brebis dont le lait approvisionne quotidiennement les fromageries de Roquefort, communiquent à cet ensemble rude et militaire, habituel aux bâtiments protecteurs édifiés par les Templiers, une touche méditerranéenne et pacifique évoquant l’ironique légèreté d’Alphonse Daudet.
►Comme l’ensemble des cités templières, et particulièrement celles du Larzac, La Couvertoirade fut attribuée, après le procès, la condamnation de l’ordre et l’exécution du grand Maître Jacques de Molay en 1314, à l’ordre des Hospitaliers de Jérusalem, considéré comme les héritiers du Temple.
Les artisans animent le village
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Avec l’ensemble des commanderies du Larzac, La Couvertoirade connut, au cours des XVe, XVIe et XVIIe siècles, une exceptionnelle prospérité, liée principalement aux rapports entretenus par les Hospitaliers avec l’ensemble du monde civilisé. Cet épanouissement économique engendra naturellement un essor urbanistique et artistique proportionné à l’accroissement des richesses qu’il provoquait, ce qui explique l’édification des belles demeures encore admirées de nos jours, toutes en parfait état de conservation, et certaines décorées d’attributs seigneuriaux, qui bordent notamment la rue principale joignant les deux portes de l’enceinte qui clôt le village. La plupart de ces maisons sont aujourd’hui habitées par des artisans et des artistes dont l’activité est encouragée par l’intérêt que manifestent les visiteurs, de plus en plus nombreux attirés par le prestige de ces cités magnifiées par les légendes dont elles furent le théâtre.
►La municipalité, d’ailleurs, comme celles de tous les Plus beaux villages de France, consacre ses efforts et son ingéniosité à moderniser sa commune, sans en altérer l’originalité. Des reconstitutions historiques et animations culturelles prolongent les temps médiévaux.■ Source
QUAND ON CONNAIT LE
PATRIMOINE FRANÇAIS, ON L’AIME.
ET QUAND ON L’AIME, ON LE
DÉFEND.