PATRIMOINE DE FRANCE
La ville de Carcassonne dispose d’un patrimoine culturel et historique parmi les plus importants de France. Cette cité fortifiée, qui domine l’Aude sur son éperon rocheux, était ville romaine avant de devenir cité médiévale. Son architecture millénaire lui a valu d’être classée monument historique au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Verrou stratégique entre Océan et Méditerranée, cité médiévale prospère, foyer cathare, place forte royale, grand centre de production textile… Carcassonne a souvent eu rendez-vous avec l’Histoire avant d’être abandonnée, pillée puis royalement restaurée.
Oppidum habité depuis l’Antiquité, le plateau de Carsac sera l’objet de bien des convoitises. Les Romains conquérants s’emparent de la place au 1er siècle avant JC. Ils y construisent de solides murailles, les fameux « remparts de Carcassonne ». Maintes fois conquise puis perdue, la cité sera successivement occupée par les Wisigoths, les Sarrasins puis les Francs.
L’ÉPOPÉE CATHARE
Armoiries
des Trencavel avant 1247 :
« fascé
de gueules et d'argent,
chargé
de ravelles de sable ».
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Le sort de la cité médiévale de Carcassonne va basculer avec l’arrivée du catharisme et des croisades menées pour l’anéantir. Après la victoire de Simon de Monfort sur Trencavel, Carcassonne revient au roi de France et ce dernier va la transformer. Afin de rendre cette place stratégique imprenable, Saint-Louis fait construire une deuxième muraille avec, entre les deux, un passage aplani appelé « lice ». Une ville sera construite hors de l’enceinte de l’autre côté du fleuve.
L’enceinte extérieure est difficilement franchissable du fait des multiples points de défense. Courtines crénelées percées de fines archères à bêche, barbacanes (fortifications circulaires ou semi-circulaires ouvertes vers l’intérieur) et quelques tours dont la tour de la Vade la composent.
FORTIFICATION GALLO-ROMAINE
Mausolée
romain découvert à Carcassonne
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La ligne de protection intérieure est une enceinte de plus d’un kilomètre qui par endroit intègre des éléments gallo-romains reconnaissables à leur chaînage de briques pris dans les pierres. Bien plus haute que la première elle comprend d’imposantes tours comme la tour Trésau, la tour du Moulin du Midi ou les tours jumelles de la porte Narbonnaise, remarquables par leur avancée en forme d’éperon. Ces dernières constituent l’entrée principale de la cité.
Cette entrée est protégée par une chaîne et une voûte où coulissent deux herses. Précaution supplémentaire, un assommoir est situé en haut de la voûte, l’assaillant qui s’aventure là, reçoit toute sorte de matériaux sur la tête.
BASTIDE ROYALE
Carcassonne :
la
Tour-Porte Saint-Nazaire
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Avec ces deux murailles, ses entrées biaisées précédées de barbacanes, ses tours aux pierres bosselées et tout son dispositif militaire, la cité est bien gardée. Du fait de sa réputation de ville imprenable, Carcassonne va vivre tranquille mais perdra son intérêt militaire après la signature du traité des Pyrénées.
Elle va devenir une des plus importantes places manufacturières de France et s’enrichir grâce à la production de draps. La prospérité que le commerce apporte à la ville basse, devenue bastide royale, fait que celle-ci se développe au détriment de la cité qui s’appauvrit. Les riches partent, les pauvres s’installent dans les lices.
VIOLLET-LE-DUC REPENSE LA VILLE
Laissée à l’abandon au XVIIIème siècle, démolie, pillée pour ses pierres, la Cité devra son salut à un de ces notables : Pierre Cross-Mayrevieille qui alertera Prosper Mérimée alors inspecteur général des monuments historiques.
Eugène
Viollet-le-Duc
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La restauration de la cité sera achevée par son élève Paul Louis Boeswillwald puis par l’architecte Henry Nodet. En tout, les travaux auront duré plus de 50 ans.■ Source
Carcassonne
vue du ciel
Quand on connait le Patrimoine Français, on l’aime.
Et quand on l’aime, on le défend.