TRIBUNE LIBRE
Mon
ennemi, c'est le bipartisme qui permet d'éliminer le Peuple. Je n'ai pas une
sympathie particulière pour Trump; cette affirmation n'est pas un dédouanement,
je ne m'excuse pas d'être favorable « au populisme ». En son temps,
j'ai soutenu Berlusconi, je soutiens
tous les populistes, qu'ils soient classés à droite ou à gauche, car leur
fonction historique est de faire éclater le bipartisme et les fausses
alternances. Ils ont une fonction, la plus belle et la plus noble qui soit:
celle de faire resurgir les forces de vie, d'espoir, la spontanéité, le
désir de vivre et de reprendre sa vie en mains.
Cette fonction est objective, elle les
dépasse, eux et ce qu'ils sont; la preuve, le populisme monte partout ! Ce
qu'il faut considérer dans ce mouvement, c'est cela: le mouvement. Comme dit le philosophe, l'important n'est ni que la
porte soit ouverte ni qu'elle soit fermée ; l'important, c'est le
mouvement qui permet l'ouverture, la fin de la clôture.
Le
populisme, c'est la forme « changement »,
sans contenu prédéterminé, c'est l'aventure. La reprise de la grande aventure
de la vie politique, la réouverture de la Frontière. C'est le refus de l'arrêt
de mort de tous ces salauds qui proclament la fin de l'Histoire.
Les populistes et ceux qui votent pour eux
sont les équivalents des « terroristes » en politique
étrangère. D'ailleurs, on voit la même mobilisation, les mêmes gens, les mêmes
lignes de partage.
La
fonction des populistes est une fonction historique, progressiste, elle
est de dynamiter le système, de le disloquer, de le fragiliser afin qu'il
se réaménage. L'ordre ne sera pas celui des discours populistes; non, ce
sera celui qui se construira lui-même, bottom-up, une fois que le travail
de destruction aura été opéré. Le vote
utile, pour ceux qui votent et veulent être entendus, c'est cela, c'est le
populisme.
On vous dit que voter populiste est
inutile ; non, c'est le contraire: voter droite/gauche est inutile, car
chacun mène la même politique, celle qui est dictée par les intérêts
particuliers des classes dominantes. Le
droite/gauche, c'est l'impasse, c'est le tourniquet qui fait faire du
sur-place. Et cela continuera jusqu'à ce que vous n'ayez plus que vos larmes
pour pleurer, mais alors il sera trop tard car subrepticement, « ils »
prennent le contrôle de tout, y compris celui de votre âme.
La
montée du populisme est un moment de l'Histoire moderne, c'est la mise en
fusion de forces vives, au sens de forces de vie, qui refusent la mort et la
servitude.
Ce
bouillonnement soulève le couvercle de la marmite, soulève la plaque de fonte
sur ce qu'ils appellent les égouts, mais qui, en réalité, est ce qui véhicule
ce qu'il y a de plus clair et naturel: la vie. Et la vie, c'est fait de sang,
de larmes et de désirs.
Le
populisme a quelque chose de l'ordre du Nietzschéen, de l'ordre du Dionysiaque. Le populisme n'a
rien de droite, contrairement à ce que les élites veulent vous faire croire, et
aussi contrairement aux analyses fausses de Mélenchon qui n'a rien compris.
Le
Mélenchon a peur du Peuple, peur de la vie, il préfère les livres, la glose et le
commentaire de textes. Non, le populisme
est au travers, au travers tous les découpages, il est le mouvement qui casse
les découpages, qui pulvérise les formes anciennes gérées et imposées par les
Maîtres.
Ils veulent faire de vous des petits morts, des
objets de l'histoire, et le populisme c'est la manière de dire « NON ».
Un « NON » mis sur ce qui ne peut être par définition
qu'un mouvement primaire, non élaboré, puisque nous sommes dans le
bouillonnement spontané, non élaboré, non intellectualisé. Non domestiqué. Nous sommes dans le jaillissement de la vie
sans conscience d'elle-même.
La
montée du populisme est la manifestation politique, le reflet politique de la
crise du système: les partis de gouvernement monopolisent la souveraineté pour
mieux l'étouffer et pour tromper les Peuples. Vous êtes en légitime défense. Voilà
notre constat et il est développé jour après jour, colonne après colonne.
Notre
projet est démocratique, authentiquement démocratique, et nous considérons
que seul le Peuple peut faire
voler en éclats cette pseudo-démocratie mais réelle tyrannie. Et le Peuple,
porteur de cette rébellion ne peut, à ce stade de l'histoire, s'exprimer qu'au
travers des populistes, des gens primaires, des gens qui refusent la règle du
jeu dominante.
On
prend le bélier que l'on a pour défoncer les portes, les outils que l'on peut
pour faire voler en éclats les couvercles des cercueils.