GUERRE
Les alliés de la Libye disent vouloir encore
privilégier la solution politique. Mais force est de constater que c'est
toujours l'impasse avec deux autorités rivales et un troisième gouvernement dit
« d'unité
» formé sous l'égide de l'ONU qui n'est toujours pas accepté par les
belligérants. Ce qui laisse le champ aux djihadistes pour gagner du terrain.
En
Libye, le groupe « État islamique » trouve un
environnement plus favorable qu'au Moyen-Orient : pas de frappes
massives, pas de gouvernement pleinement fonctionnel. Toujours les mêmes conséquences de l’intervention conjointe
Obama-Sarkozy.
À Syrte, son fief aux bords de la
Méditerranée depuis l'an passé, l'organisation EI a imposé son ordre comme il
l'a fait en Syrie et en Irak. Selon l'ONU, on y trouverait la moitié des
3 000 membres du groupe en Libye.
Percée vers l'est
Depuis Syrte, le groupe EI s'est élancé vers
l'est. Le mois dernier, il a pris Ben Jawad, verrou stratégique
vers les installations pétrolières, objectif numéro un de l'organisation.
Dans
l'est libyen, la présence des jihadistes est plus résiduelle. Le groupe a été chassé en juillet dernier
du centre de Derna, première ville libyenne qu'il occupait en 2014. Mais en
périphérie, des combats l'opposent toujours à des milices islamistes rivales et
aux soldats du général Khalifa Haftar.
Dans le
même temps, l’organisation engrange des soutiens, comme à Ajdabiya, dans l'est,
où une milice locale lui a fait allégeance.
Jonction
logistique
Elle a aussi acquis les moyens de mener des
attentats très meurtriers, comme le mois dernier à Zliten, dans l'ouest
libyen : plus de 50 morts.
Enfin, à mesure que le groupe EI se renforce
en Libye, les risques sont plus grands
de le voir créer la jonction logistique avec d'autres groupes jihadistes de
la sous-région, à travers le vaste désert du sud libyen.