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u terme d’une campagne
des régionales difficiles et loin de la victoire éclatante espérée, les
Républicains se préparent maintenant à un grand chambardement. Nicolas Sarkozy
veut faire le ménage au sein de son parti et Nathalie Kosciusko-Morizet devrait
être la première à en faire les frais.n
Si les ténors du parti de
droite ont unanimement salué, dimanche soir, une «victoire» de leur camp,
cette dernière semble moins évidente aujourd’hui. Car les sept régions de
France métropolitaine remportées par la droite ne masquent pas les fractures au
sein du parti, et une certaine défiance envers la ligne de Nicolas Sarkozy.
Réunis en bureau politique lundi
matin à Paris, les Républicains ont semble-t-il décidé de se mettre en ordre de
bataille. Et pas une tête ne doit dépasser, ou dévier de la stratégie du
patron, Nicolas Sarkozy. Ce dernier a confié lundi son souhait de former «une
nouvelle équipe» à la tête du parti «avec un souci de fond et de
cohérence».
Nathalie Kosciusko-Morizet
va être la première à en faire les frais. La numéro deux du parti Les
Républicains, va être évincée et ne fera pas partie d'une nouvelle direction
qui sera annoncé en janvier, ont indiqué des sources concordantes.
NKM, qui a fortement
critiqué la ligne du «ni PS ni FN» défendue par l'ancien
chef de l'État, avait été désignée numéro deux du parti après l'élection de
Nicolas Sarkozy fin novembre 2014. Elle a répondu de manière cinglante,
estimant qu’«évincer au moment où on lance un débat, c’est un vieille idée
stalinienne». Nicolas Sarkozy appréciera la comparaison.
Par ailleurs, Jean-Pierre
Raffarin, critique envers la ligne du parti et qui a appelé lundi à «une
clarification» de la géographie politique, a indiqué qu'il ne se
représentera pas comme président de ce conseil national. Preuve du trouble
qui anime le parti de Nicolas Sarkozy, l’ancien Premier ministre de Jacques
Chirac a appelé sa famille politique à «travailler avec le gouvernement car le
Front national est un adversaire commun». Bien loin du «ni-ni»,
défendu par l’ex-chef de l’État.
Absent du bureau politique,
Alain Juppé avait, lui aussi, appelé de ses vœux un débat sur la ligne du
parti au lendemain du premier tour. Il a finalement décidé de rester pour
présider un conseil municipal à Bordeaux. Le futur candidat à la primaire du
parti de droite devrait pourtant monter au créneau, comme de nombreuses autres
personnalités de l’UMP, contre l’éventualité d’avancer ses primaires qui a été
évoquée en bureau politique.
Ce après que Luc Chatel –
qui reprenait une proposition de Christian Jacob – a appelé à avancer la date
de la primaire (prévue les 20 et 27 novembre 2016), François Fillon ou Bruno Le
Maire avait dénoncé cet éventuel changement de calendrier. L’ancien Premier
ministre a ainsi estimé que «le sujet, c'est que la France s'enfonce
dans une crise politique majeure qui trouve d'abord ses origines dans une
crise économique et sociale», a rapporté son entourage. «Hostile»
à un changement de calendrier, il a aussi critiqué l’organisation des primaires
par le parti : «Si toutes les questions de l'organisation de la primaire étaient
tranchées comme elles devraient l'être depuis l'été, le climat serait plus
serein», a-t-il dit. Là encore, Nicolas Sarkozy appréciera.
Bruno Le Maire, possible
candidat à la primaire a aussi affirmé son opposition à ce changement de
calendrier, expliquant qu’il fallait, pour l’ex-UMP éviter «trois pièges»: «courir
après le FN», «une union nationale et une recomposition
politique artificielle» et «les débats politiciens autour de la
primaire». Qui ne font sans doute que commencer.
La
suite promet d’être pour le moins cocasse.n