Les transports publics
sont de plus en plus rares et l’état du réseau routier est des plus
déplorables. L’administration est totalement sclérosée et les cohortes de
fonctionnaires n’assument plus leurs missions.
Les
écoles dispensent un enseignement succinct, car la grande majorité des élèves
s’expriment dans un sabir anglo-arabo-moldave et n’écrivent plus qu’en
phonétique. La distribution de l’eau, du gaz et de l’électricité est
interrompue durant plusieurs jours par semaine. La Poste ne distribue le
courrier que si l’enveloppe contient un petit billet. La radio et la télévision
ne diffusent plus leurs programmes que 4 heures par jour. La
population est certes TRES contrariée, mais 52% des travailleurs sont au
chômage et quasi 75% des familles bénéficient de tickets d’alimentation.
Les
carburants sont rationnés à 20 litres par véhicule et par mois, mais les
150.000 éoliennes et les 250 terrains de football couverts de panneaux
voltaïques continuent à faire fonctionner les usines où se pressent les
travailleurs qui ont accepté un boulot à 5 euros de l’heure…
Cette
situation mécontente une grande majorité de la population qui des années
auparavant avait encensé le Parti socialiste, vainqueur d’un scrutin avec un
score de plus de 80% des suffrages, alors qu’au nord du pays, la Flandre était
isolée du reste du monde dans une indépendance longtemps souhaitée.
Quand
par une belle journée de printemps, Alphonse voit passer avec stupéfaction le
car -qui auparavant s’arrêtait 4 fois par jour- suivi du facteur avec quelques
lettres pour sa boîte.
Curieux,
il va ouvrir le robinet qui alimente son tuyau d’arrosage et l’eau s’en déverse
sous une bonne pression! Ahuri, il se rend dans sa cuisine, allume sa
cuisinière et constate que le gaz arrive à nouveau et que l’électricité
fonctionne également…
Pour
faire un test, il allume son poste de télé et voit une émission de variétés, à
11 heures du matin !!!
Il
se rue au téléphone qui a retrouvé une tonalité -alors que celui-ci était coupé
depuis 3 mois-, appelle sa sœur dans les Ardennes qui, elle aussi, lui confirme
que tout fonctionne à nouveau comme au bon temps.
Alors
il hurle dans la maison : « Lucienne ! Apporte-moi mon fusil : les Flamands
sont de retour ! »
Ndlr.FPI-Le Gaulois : une
« zwanze » (blague, plaisanterie en dialecte bruxellois) sans aucune méchanceté
pour nos Amis Flamands, bien évidemment !