Jadis, (adverbe indécent
!) les parents construisaient eux-mêmes celui de leurs enfants. C'était
une assurance-vie, si l'on ose dire, et en général, bénéfique.
Puis
les enfants s’émancipèrent, et le construisirent eux-mêmes, mais le plus
souvent avec l'accord de leurs parents. Et c'était une réussite.
Puis
ils ne se marièrent plus, ils devinrent « compagne et compagnon »,
expression plus euphonique que concubins, mais recouvrant une même réalité.
Parfois
ils se marient encore, pour donner à un enfant né ou à naitre un état-civil.
Sauf
erreur, c'est ce que le code romain avait institué pour rattacher les enfants à
un père -filiation (1)- et que reprit le Code Civil de Napoléon.
Les
époux se promettent assistance et respect, et d'élever ensemble leurs
enfants.
Quand
on a le sens des responsabilités, c'est un contrat auquel on se tient.
Ce
contrat, tout a été entrepris en France, depuis quatre
décennies, pour le critiquer, le ridiculiser, l'évacuer.
Rien
pour lui rendre la place d'honneur qu'il n'aurait jamais dû quitter.
Curieusement,
ce mariage civil souvent consacré par un acte religieux, et
donné pour obsolète, aujourd'hui on nous propose de le
remettre au goût du jour, au nom du « Progrès ».
Vous avez
dit "progrès "? Progresser, ce n'est rien d'autre qu’aller
plus loin.
Mais
aller où ?
Jusqu'
à présent, le contrat ne légitime que l'union d'un homme et d'une femme.
Parce-que
selon l'anthropologie, c'est l’unique moyen naturel pour perpétuer
l'espèce humaine.
Et
même par manipulation scientifique, c'est aux deux qu’ 'il faut avoir recours.
Félicien
Marceau, qui fut Doyen de l'Académie Française, a écrit : »Il y a dans le
langage actuel une lâcheté qui consiste à avoir peur du mot juste. »
Alors
ne mâchons pas nos mots.
Les
candidats ont si bien conscience de cette hétérogénéité nécessaire
à la procréation que, lors du mariage de deux messieurs, souvent l'un porte un
costume soyeux, des cheveux plus longs, une fleur à la boutonnière ...
Quant aux dames, l'une est déjà... d'allure différente.
Ensuite
?
Un « couple »
de messieurs réussira, si l'amendement est voté, à rémunérer une tierce
personne, « porteuse », fécondée par truchement scientifique,
grâce à un « donneur », qui doit être anonyme, à moins que ce donneur
soit l'un d'eux ?
Cela
nous semble bien complexe ...
Et
d'un couple de dames, l'une acceptera-t-elle, horresco referens,
une éphémère aventure adultérine pour contourner les
paperasseries ? Et d'allaiter l’enfant, acte prohibé dans « Le
meilleur des mondes » où tous, d'alpha à oméga, sont des produits
d'incubation en éprouvettes ?
Ou
bien accueilleront elles un enfant de l'une d'elles et d'un
inconnu « donneur anonyme », sans l'ombre d'une curiosité ?
C'est
aussi bien compliqué.
En
admettant que la décision ait été mûrement réfléchie en duo, de même
que pour une adoption, comment un jour l'enfant ainsi arrivé dans un
foyer ressentira-t-il un jour son cas particulier ? Rares sont les
adoptés qui ne recherchent pas, y compris ceux « nés sous x »,
leurs parents biologiques, dont la découverte
déséquilibre souvent leur vie. Iront-ils fouiller les archives des
laboratoires pour y retrouver le tube fatidique ?
Dans ces familles tout
de même artificielle Dans ces familles tout de même artificielle
(les écologistes qui détestent les manipulations génétiques
chez les plantes, devraient s'en aviser) appliquera-t on plus
vite la théorie du « gender »? Les rétifs seront
ils réprouvés ? Et enfin, question affreuse, les bébés seront-ils un
jour portés comme trophées de victoire de la
loi Taubira, sur des chars gays ?
Vous
avez dit « égalité »?
Sauf
que le mot parité eut donné au débat un sens
bien plus savoureux, s'il ne s'agit que de pensions de reversion, de
testaments et actes notariés, passons à l'amour, argument de choc pour les
émotifs.
Or,
fi de Roméo et de Juliette, de Philémon et de Baucis ! Mariage
pour tous ! Alors s'agit-il désormais de Byron et d'Augusta, d'Œdipe
et de Jocaste, de Leda et du cygne, de Centauros et
des jolies juments de Thessalie ?
Les
dieux sont parmi nous quand la science bricole dans les cornues, cloner des
humains après les brebis tourne bien des têtes.
Ceci
n'est pas persiflage, mais indignation.
Car
il est évident que pour parvenir à un bouleversement des sociétés, Aldous Huxley
en a eu le pressentiment, ou pour des aventures scientifiques à but
terrifiant, selon le mot d'Elizabeth Guigou, hostile en son temps à ces
projets, on utilise le mal être d'un petit nombre, (Piotr Tchaikosky
en fut le génial et souffrant exemple), qui recherche une... le mot est à
la mode, normalité.
Ce
n'est pas les respecter. Ni nous respecter nous-mêmes.
Notes
(1)
0 laquelle arabes et slaves attachent assez d'importance pour utiliser avec
les prénoms ls ben, bent, ou ov, ova.