Le responsable de
l'Enseignement catholique, Éric de Labarre, a "contesté formellement"
qu'il y ait "faute" lorsqu'il invite les chefs d'établissements
catholiques à organiser une réflexion sur le mariage homo en dehors des cours.
"Le
ministre de l'Éducation nationale a cru bon de rappeler à l'ordre
l'Enseignement catholique, qualifiant même la lettre du secrétaire général
adressée aux chefs d'établissements de +faute+. Je conteste formellement qu'il
y eut la moindre faute et je n'admets pas même avoir commis une
maladresse", a dit M. de Labarre lors d'une conférence de presse.
Dans
un courrier adressé le 12 décembre aux chefs d'établissements catholiques, Éric
de Labarre écrivait: "Chaque école, collège ou lycée peut prendre les
initiatives qui lui paraissent localement les plus adaptées pour permettre à
chacun l'exercice d'une liberté éclairée à l'égard des choix aujourd'hui
envisagés par les pouvoirs publics".
M.
Peillon a écrit aux recteurs, leur demandant "la plus grande
vigilance" sur des débats autour du mariage homosexuel dans l'enseignement
catholique, qualifiant de "faute" puis de "maladresse" la
lettre de M. de Labarre.
"Je
ne changerais pas une virgule" à la lettre aux chefs d'établissements, a
dit M. de Labarre. "Je ne regrette rien. Cette lettre est fondée sur la
responsabilité éducative que l'enseignement catholique assume et par conséquent
il nous semblait nécessaire de dire que les évolutions législatives envisagées
(par le projet de loi sur le mariage homo) présentaient un risque pour l'avenir
en termes d'éducation des enfants et des jeunes de ce pays".
Les
établissements catholiques sous contrat d'association avec l'État respectent
les obligations portant notamment sur les programmes, a-t-il dit, mais "la
vie scolaire, c'est-à-dire ce qui se déroule dans l'établissement hors du temps
d'enseignement, est, dans le respect des lois, de la seule responsabilité des
établissements privés. En conséquence, la tutelle de l'Éducation nationale ne
saurait s'exercer sur ces activités".
"Rien
ne s'oppose donc à ce que (...) les communautés éducatives puissent aborder,
hors temps d'enseignement, toute question qui leur paraît souhaitable, soit à
l'initiative des professionnels, soit à l'initiative des parents
d'élèves", a-t-il fait valoir.
La
lettre "ne fait pas mention de débats organisés avec les enfants. Les
initiatives envisagées ne concernent, sans la moindre ambiguïté, que les
adultes", a ajouté le secrétaire général.
Il
a réfuté vouloir "rallumer la guerre scolaire" entre le privé et le
public. "Il est hors de question d'opposer les acteurs, et je doute que ce
soit le souhait du ministre de l'Éducation nationale avec qui l'Enseignement
catholique a noué des rapports de confiance et d'écoute réciproque".
"Le ton et l'état
d'esprit de l'Enseignement catholique n'ont jamais été et ne seront pas celui
de la polémique", a ajouté M. de Labarre qui a souhaité, par son intervention
devant la presse, "introduire un peu de sérénité dans le débat".
Avec
AFP