Les forces françaises
se sont emparées samedi de l'aéroport et d'un pont sur le fleuve Niger à Gao,
la principale ville du nord-est du Mali, dont la chute marquerait une étape
importante de l'offensive lancée pour faire échec aux rebelles islamistes qui
menaçaient de s'emparer du pays.
Le
ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé le succès de
l'opération menée à Gao dans un communiqué : « Les terroristes
djihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de
leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits », dit-il, en
adressant ses plus vives félicitations aux unités françaises impliquées.
Le
porte-parole de l'État-Major des Armées, le colonel Thierry Burkhard, a indiqué
que la prise de l'aéroport et du pont à la sortie sud de la ville avaient fait
un nombre de victimes estimé à un peu plus d'une dizaine dans les rangs des
rebelles.
L'opération,
menée par les forces spéciales dans la nuit de vendredi à samedi, a mobilisé
des troupes au sol, des hélicoptères et des avions de transport d'assaut avec
un appui aérien. Elle a été précédée de frappes par des avions de chasse.
Les
principaux accrochages se sont produits à proximité du pont sur le Niger mais
il n'y a eu aucune perte côté français, a encore précisé le porte-parole. Le
pont et l'aéroport sont tous deux praticables.
OPÉRATIONS DE
HARCÈLEMENT
Au
Mali, un officier français a précisé que les unités sur place faisaient encore
face samedi à des actes de guérilla des rebelles islamistes.
« Les
rebelles se sont fondus parmi la population locale. Ils pratiquent le
harcèlement. L'opération est toujours en cours, c'est un peu compliqué »,
a-t-il expliqué.
Le
colonel Burkhard a confirmé ces opérations de harcèlement.
Au
total, 3.700 militaires français, dont 2.500 sur le territoire malien, sont
aujourd'hui engagés dans l'opération Serval, entrée dans sa troisième semaine,
qui vise la reconquête du nord du Mali aux mains de rebelles islamistes.
Gao,
à 950 km environ au nord-est de Bamako, est avec Tombouctou et Kidal l'une des
trois grandes villes du Nord-Mali, tombé sous la coupe des islamistes à la
suite du coup d'État militaire de mars 2012 dans la capitale malienne.
L'annonce
de la prise de la zone de l'aéroport, et de combats en cours confirme que les
forces françaises et maliennes progressent rapidement dans leur offensive
lancée voici deux semaines depuis Konna, dans le centre, pour reprendre les
territoires du nord conquis par les islamistes d'Ansar Dine, du Mouvement pour
l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et d'Al Qaïda au Maghreb
islamique (AQMI).
Le
porte-parole de l'État-Major français a dit que les unités impliquées dans les
combats de la nuit n'avaient pas pour mission de pénétrer dans Gao mais, en
s'emparant de l'aéroport et du pont, de permettre l'acheminement de renforts
maliens, voire africains, qui seront chargés du contrôle de la ville.
Sur
le plan de la constitution de cette force africaine de soutien au Mali sous
mandat de l'Onu (Misma), les dirigeants de l'Union africaine réunis à
Addis-Abeba ont demandé aux Nations unies de fournir un appui logistique et des
financements d'urgence pour permettre son déploiement.
La Misma doit compter
au final jusqu'à 6.000 soldats. Pour l'heure, seuls 1.200 soldats africains
sont arrivés au Mali.
Avec
Reuters