Avec le Japonais
Murakami et l’Américain Bob Dylan, le Chinois Mo Yan était l’un des favoris des
bookmakers. L'Académie suédoise lui décerne le Nobel pour son « réalisme
hallucinatoire » alliant le conte, l'histoire et le contemporain. La Chine
se réjouit de cette récompense.
Le
prix Nobel de littérature 2012 a été décerné au romancier chinois Mo Yan, a
annoncé ce jeudi l’Académie suédoise. Saluant la grande vitalité imaginative de
l’auteur du Clan du Sorgho et de Beaux seins, belles fesses, le jury
Nobel a déclaré avoir été particulièrement sensible au « réalisme hallucinatoire »
de ses récits où se mêlent « contes folkloriques, Histoire et événements
récents ».
À
57 ans, Mo Yan devient le 109e lauréat de la plus prestigieuse récompense de
lettres mondiales, succédant au poète suédois Tomas Tranströmer. Il est aussi
le deuxième Chinois récompensé, après Gao Xinjian de nationalité française, qui
fut couronné par le jury suédois en 2000.
Né
dans le Shandong (province de l’est de la Chine), en 1955, au sein d’une
famille paysanne, Mo Yan est sans doute aujourd’hui l’écrivain chinois le plus
traduit dans le monde. Son nom signifie « Celui qui ne parle pas »,
un nom de plume que l’écrivain a adopté dès la publication en 1981 de son
premier roman Radis de cristal.
Mais
c’est avec la parution de son roman Clan de Sorgho, porté à l’écran en
1986 sous le nom Le Sorgho rouge, qu’il a réellement accédé à la notoriété
internationale. Le romancier puise son inspiration dans l’observation sociale.
Avec humour et empathie, il raconte la comédie humaine, puisée pour l’essentiel
dans la réalité de sa province natale Shandong. Le sexe, le pouvoir et
l’attrait de l’argent et de la reconnaissance sont les grands thèmes de son
œuvre qui n’est pas sans rappeler la critique politique d’un Lu Xun, le Zola
chinois.
Mo
Yan a obtenu de nombreux prix littéraires chinois et internationaux, dont le
célèbre prix Nonino en 2005. En France, il est publié par les éditions du Seuil
qui ont traduit une dizaine de ses romans et nouvelles. Les plus récentes
publications en français sous sa plume ont pour titre : Quarante et un coups de
canon (2008), La Dure loi du Karma (2009) et Grenouilles (2011).
Enfin, vient de paraître tout récemment Le Veau suivi de Le Coureur de
fond où le romancier évoque les souvenirs de son enfance et dévoile les
sources de son inspiration et de son art.
Avec
RFI