Une plainte pour
favoritisme et détournement de fonds publics, visant indirectement Nicolas
Sarkozy et son entourage, a été déposée mercredi 10 octobre 2012 par
l'association anticorruption Anticor qui dénonce les conditions de passation de
sondages commandés par l'Élysée de 2007 à 2012.
Cette
nouvelle « plainte contre x » de l'association vise l'ex-chef de l'État
français et les sociétés ayant passé un contrat avec l'Élysée, en particulier
la société Publifact de son conseiller Patrick Buisson.
Anticor ne
désarme pas. Après une première plainte en 2010, plainte qui n'avait pas
prospéré en raison du statut pénal très protecteur du chef de l'État, l'association
anticorruption vise à nouveau Nicolas Sarkozy.
Anticor
élargit cette fois le champ des infractions. Il y a toujours le délit de
favoritisme: les sondages de l'Élysée ont été attribués à la société de Patrick
Buisson sans appel d'offres. Il y a aussi le délit -beaucoup plus grave- de
détournement de fonds publics.
Raymond
Avrillier, un militant écologiste, a réussi à obtenir ces fameux sondages après
de nombreux recours. Et dans les documents transmis par l'Élysée, le militant a
découvert quelques perles. Il y a des sondages partisans, qui concernent le
parti socialiste ; il y a aussi des sondages à caractère beaucoup plus privé,
relève Jérôme Karsanti avocat d'Anticor : «... sur sa vie privée, sur
l’importance de Carla Bruni, sur ses relations avec Carla Bruni, le mariage de
Carla Bruni et de Nicolas Sarkozy, et la manière dont les Français le
perçoivent… deux types de sondages qui sont à l’évidence payés par l’État et
qui ne relèvent pas du service de l’État. Et donc nous estimons que là, il y a
détournement de fonds publics.»
Avec
RFI