Dans le quotidien espagnol « El
Païs » du 27 septembre dernier, l'écrivain allemand Hans Magnus
Enzensberger explique que les européens sont silencieusement dépouillés de
leurs droits les plus élémentaires au profit et par des institutions parfaitement anonymes.
« Apparemment, très peu
de gens ont remarqué que depuis quelque temps maintenant, l'Europe n'est pas
gouverné sur la base d'une légitimité démocratique de
ses institutions, mais par une panoplie d'abréviations qui
les ont supplantés.
Aujourd'hui, ce
sont le FESF, le MES, la BCE, l'ABE et le FMI qui devraient
attirer les coups.
Seuls
les experts sont capables de décoder ces acronymes.
Seuls
les initiés sont conscients de qui décide quoi et
comment à la Commission européenne et à l'Eurogroupe.
Une
caractéristique commune de toutes ces institutions est qu'elles ne figurent
dans aucune des Constitutions existantes dans le monde, et qu'aucun électeur
n'a son mot à dire dans leurs décisions.
Le
seul agent qu'ils écoutent est ceux que l'on est appelle
"les marchés", dont le pouvoir se traduit par la
fluctuation des cours des actions et les évaluations des agences
de notation américaines.
Le calme avec
lequel les peuples de notre petit continent ont accepté la privation
de leurs droits politiques est presque effrayant », conclut Enzensberger.