vendredi 12 octobre 2012

Bientôt des enseignants roumains et bulgares


Pendant que Valls fait de la diversion avec les expulsions de Roms, le gouvernement vient de doubler le nombre de professions que peuvent exercer en France les ressortissants roumains et bulgares. Parmi elles, plusieurs métiers de la fonction publique dont celui d’enseignant.
Après les plombiers polonais et les infirmières espagnoles, voici peut-être venu le temps des professeurs roumains ? Sur le papier en tout cas, les ressortissants roumains vont pouvoir passer, comme les autres citoyens des pays membres de l’Union Européenne, la plupart des concours organisés par l’Éducation Nationale.


Le gouvernement vient effet d'établir une liste de 291 métiers désormais ouverts aux Roumains comme aux Bulgares. Le document doit prochainement paraître au Journal Officiel et dans cette liste à la Prévert figure les métiers de professeurs (enseignement général du second degré, enseignement artistique, enseignement technique et professionnel). Et cela tombe fort bien puisque la France connaît une pénurie sans précédent de vocations.
Le gouvernement le reconnaît d’ailleurs sans détour. Dans leur communiqué commun, Manuel Valls, le ministère de l’Intérieur et Michel Sapin, le ministre du Travail de l’Emploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social, écrivent que la liste des 291 métiers concernés "a été élaborée à partir d’un critère objectif, le degré de tension (offres rapportées aux demandes) dans chacun des métiers et a été arrêtée après consultation des partenaires sociaux et des services déconcentrés du ministère du Travail" (cliquez ici pour lire le document complet).

43.000 POSTES À POURVOIR EN 2013

Les besoins de l’Éducation nationale sont réels. En dépit de la montée du chômage, les difficultés à recruter des professeurs perdurent. Le métier d’enseignant, mal payé et de moins en moins bien considéré par les élèves et leurs parents, fait moins rêver les Français. Dans le primaire, certains départements ne parviennent plus à satisfaire leurs besoins. Les inspecteurs de l’Éducation nationale de la Seine-Saint-Denis ont même écrit le mois dernier à leur ministre pour réclamer la création immédiate de 250 postes.
Pour tenir l’objectif fixé par François Hollande, Vincent Peillon a prévu de créer 43.000 postes en 2013. Mais comment parvenir à ce chiffre alors que les concours sont loin d’attirer les foules ? Le site Rue89 a montré que dans certaines matières, et notamment les mathématiques, le taux de réussite au Capes atteignait 40%. Signe non pas que les candidats sont meilleurs. Ils ne sont simplement pas assez nombreux. Résultat : certaines années, toutes les créations de postes prévues n’ont pu être pourvues. D’où le besoin d’élargir les possibilités de recrutement.

1 ROUMAIN SUR 5 EST RÉPUTÉ FRANCOPHONE

Or les Roumains sont, de tous les citoyens de l’Union Européenne, potentiellement, les plus à même de réussir les concours. 20% de la population de ce pays de près de 22 millions d’habitants parlent le français. Plus de 80% d’entre eux l’apprennent comme première langue au collège. La France accueille d’ailleurs déjà un grand nombre de médecins roumains dans le secteur hospitalier. Et ces derniers émigrent d’autant plus volontiers que les salaires dans leurs pays sont parmi les plus faibles d’Europe. Un professeur gagne en Roumanie autour de 5.500 euros… par an alors qu’en France les revenus des enseignants débutent à 22.430 euros et plafonnent à 44.518 euros pour un agrégé en fin de carrière.
Challenges.fr (posté par Marino)

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