jeudi 14 décembre 2017

«Jean d’O» parachutiste… par Éric de VERDELHAN

Tribune libre
« Jean d’O » a servi à la demi-brigade de parachutistes, à Vannes-Meucon

I
l y a quelques jours, j’ai rédigé, pour un petit hebdo très « droitier », un article sans complaisance sur l’académicien Jean d’Ormesson. J’aimais bien, pourtant, la légèreté de ton et l’humour de ses éditos dans « le Figaro » mais ses livres, un peu toujours les mêmes, me tombaient  des  mains. Pour être franc, il en a écrit une quarantaine, en ai-je lu  cinq ou six jusqu’au bout ? Rien n’est moins sûr ! Mon article m’a valu toutes sortes de réactions : acquiescement, félicitations, désapprobation, reproches, moraline pour midinette et même quelques (rares) engueulades.■

J
e ne perdrai pas mon temps à expliquer à ces braves gens (« brave » étant utilisé, ici, dans le sens de « couillon ») que pour moi, « Jean d’O » n’est pas un grand écrivain. Qu’ils lisent Raspail qui est, lui, un immense auteur et qu’ils comparent… Mais, après tout, « des gouts et des couleurs, on ne discute pas ! ».

PAYS LÉGAL – PAYS RÉEL

C
omment faire comprendre, en effet, à cette « droite-cachemire » - libérale, européiste, permissive -  qu’il y a, entre la droite de « Jean d’O » et la mienne, l’immense fossé qui sépare le « pays légal »  du « pays réel », ou le rat-des-villes du rat-des-champs. Qu’il n’y a rien de commun entre un petit Marquis poudré et la rusticité d’un modeste hobereau provincial. Mais je n’ai aucune envie de m’expliquer, et encore moins de me justifier.

La France est un drôle de pays : une « société libérale avancée de type permissive » comme disait Giscard. Un vieux pays qu’on s’ingénie à déchristianiser  depuis la révolution mais qui a ses vaches sacrées, ses « veaux d’or » et… ses veaux tout court qui les adulent, les honorent, les encensent, et les pleurent … Et gare à celui qui ose émettre une critique, aussi étayée, aussi modérée soit-elle,  contre ceux que le système, les médias et les « élites » autoproclamées  nous demandent d’idolâtrer ! Pas plus tard qu’hier, quelqu’un m’a décoché l’argument « massue », celui qui tue net toute velléité de critique ; j’en suis resté tout esbaudi : « Mais enfin, d’Ormesson était de droite et il a été parachutiste… »

Avoir servi chez les paras n’est pas forcément un gage de qualité

J
e n’ai pas pour habitude de critiquer mes frères d’arme. Je fais même partie des gens, trop rares à mon humble avis, qui montent au créneau chaque fois qu’un plumitif assimile la torture et la « Gégène »  aux paras d’Algérie…Mais, avoir servi chez les paras n’est pas, ne saurait être, un gage de qualité et encore moins de vertu : Maxime Le Forestier a servi sous le béret rouge des TAP, Jacques Mesrine aussi et n’oublions  pas  Michel Fourniret de sinistre mémoire.

Oui, « Jean d’O » a bien effectué son service militaire chez les paras: à la demi-brigade de parachutistes coloniaux, à Vannes-Meucon. Il a terminé son service avec le grade de caporal-chef : l’armée française n’a pas jugé utile d’en faire un officier de réserve, pas même un sous-officier.

Ce faux modeste, toujours cabotin, devait déclarer beaucoup plus tard sur RTL : « On sautait par la porte et naturellement on sautait dans le vide. C'est compliqué. On saute par stick, un stick c'est 12 ou 15 types et chacun pousse celui qui est devant. Et moi, …par ironie parce que j'étais un intellectuel, ils m'ont dit : « Toi, on ne te poussera pas. Tu sauteras si tu veux ». Et je me suis dit : « Si tu ne sautes pas, tu es déshonoré » et j'ai sauté. Sauter en parachute, c'est très très amusant… ».

Tout d’Ormesson est résumé dans cette tirade : l’art de raconter n’importe quoi, avec désinvolture et légèreté, tout en se faisant mousser au passage.
a)- Jamais personne ne m’a poussé pour sortir d’un « Transall », d’un « Nord-atlas »  ou, plus tard, des nombreux coucous des para-clubs civils.
b)- Ceux  qui ont connu le sort peu enviable des « inaptes moraux » en unité TAP, savent qu’on ne saute pas « si l’on veut ». Les refus de saut sont rares pour deux raisons :
1)- la préparation, en amont du saut, est relativement sélective.
2)- la peur des brimades infligées au « refus de saut »  est souvent pire que la peur des premiers sauts.
c)- J’ai aimé le vrai parachutisme (sportif) et j’aime toujours voler en parapente mais, n’en déplaise à monsieur d’Ormesson, « sauter en parachute » en ouverture automatique, chargé comme un mulet et à basse altitude n’est pas « très très amusant ». C’est un moyen efficace de déposer au sol, des caisses, des Jeeps, et des bipèdes… Pour ma part j’ai toujours préféré les héliportages.

Le parachutisme militaire n’est pas un sport, mais un moyen de transport

En « OA »(1) on est un colis largable, rien d’autre. Quand on a 20 ans, ça permet de frimer devant les nanas mais ce n’est pas « amusant ».  Jean d’Ormesson a donc bien été parachutiste : la belle affaire ! Son passage chez les paras lui aura donné l’occasion de parler de lui en bien, comme d’habitude. Mais, de mon côté, je tiens quand même à faire ici mon « mea culpa ».

J’ai osé écrire que l’académicien Jean d’Ormesson était un cabot,  or il a terminé son service militaire comme cabot…chef. Voilà une grossière erreur enfin réparée !■

Note

(1) : « OA » pour « ouverture automatique » : en fait le parachute s’ouvre tout seul, sans intervention de l’homme, grâce à une « Sangle d’Ouverture Automatique »(SOA) accrochée dans l’avion.



La décadence

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