TRIBUNE LIBRE
La Victoire de Samothrace
Un
grand symbole de la civilisation européenne
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oici le texte de l’intervention de Guillaume Faye au Congrès du
NPI (National Policy Institute), qui s’est tenu à Washington le 31 octobre 2015
au Press Club (1). La même conférence a été prononcée le 7 novembre à
Stockholm au Musée royal de l’Armée au cours d’un colloque organisé par les
éditions Arktos qui traduisent et diffusent ses livres en anglais.
L’intervention, s’intitulait Why we will win (”pourquoi nous
vaincrons”) et en voici la traduction résumée. Il faut noter que les attentats
musulmans du 13 novembre ne s’étaient pas encore produits…n
Qui
sommes-nous ? Que nous arrive-t-il ? Pourquoi ?
En Amérique du Nord, en
Europe péninsulaire et en Russie, nous formons une même nation, au sens
étymologique (du latin nascere, « naître »),
c’est-à-dire un ensemble de peuples de
même souche ethno-culturelle, de même origine européenne ancestrale.
Ce qui nous différencie des autres rameaux de l’humanité. Nous formons une famille
planétaire, avec des appendices minoritaires en Amérique latine, en Australie, Nouvelle
Zélande, etc.
Or, ces peuples d’origine
européenne sont en proie, depuis 40 ans, à un double phénomène mortel à terme, qui touche en priorité l’Europe de
l’Ouest : un déclin
démographique par effondrement de la natalité ; et une immigration de peuplement massive
qui s’apparente à une invasion et à une colonisation par le bas. Ce processus
peut aboutir à un remplacement global de population et donc à la disparition
pure et simple de nos pays, de nos patries. Notre socle anthropologique, notre
mémoire peuvent se dessécher et disparaître. Nos ancêtres seront oubliés et nos
descendants ne seront plus nos héritiers.
La cause ultime de ce
suicide mou est un virus intérieur, un défaut qui est la face noire de nos
qualités : la xénophilie, ou
amour de l’Autre, pendant de notre intérêt pour les autres peuples. Et
peut-être aussi un sentiment de charité
excessif, issu d’un christianisme dévoyé, poussant à préférer l’étranger au
proche.
Il
existe trois symptômes pathologiques associés dans l’idéologie dominante :
l’immigrationnisme, la facilitation de l’avortement et l’homophilie
(immigrationnism, abortionism and homosexualism). Ces
trois facteurs sont liés, même si le processus est parfois inconscient, mais
pas toujours… Ce sont les deux pinces du crabe : en amont on castre la
natalité européenne – et la famille traditionnelle– et en aval on organise
l’invasion migratoire de populations à plus forte natalité. L’objectif global est la destruction
progressive de la racine bioethnique européenne, son germen. Il s‘agit
d’un processus subtil de suicide collectif que les peuples refusent
mais que les oligarchies imposent, par haine de soi, par dévoiement
pervers de l’humanisme.
Nous sommes en face d’une
véritable pathologie mentale, répandue chez les dirigeants et les élites, que j’ai
nommée dans plusieurs de mes livres, de deux termes liés : ethnomasochisme et xénophilie.
La
trahison et l’aveuglement des élites dirigeantes
Les plus dangereuses
invasions dans l’histoire des peuples ne proviennent pas tant d’attaques
militaires que de migrations de masse, comme celle que l’Europe de l’Ouest est
en train de vivre. La crise actuelle des « migrants », dont
beaucoup de pseudo réfugiés, qui se déversent sur l’Europe de l’Ouest en est
une nouvelle illustration. Mais pour la première fois dans l’histoire, ce sont
les « élites » qui, sans combat, trahissent et laissent se
déverser les envahisseurs. La
pathologie de la collaboration est à l’œuvre.
Mais je me trompe :
l’Empire romain, déjà, à la fin du IVe siècle avait laissé les barbares Goths –
poursuivis par les Huns – franchir le Danube et s’installer sur les terres
civilisées de l’Empire, en échange de promesses pacifiques jamais tenues. Une
génération plus tard, en 410, Alaric pillait et ravageait Rome, « l’éternelle ».
Les invasions barbares furent la cause principale de la chute de l’Empire
romain d’Occident qui provoqua une régression de civilisation de plusieurs
siècles, comme l’a montré l’historien britannique Bryan Ward–Perkins dans « The
Fall of Rome and the End of Civilization », 2005. C’était
nettement moins grave qu’aujourd’hui cependant, puisque les Goths, bien que
considérés comme « sauvages » par les auteurs de
l’époque, étaient des « Européens », assez proches
ethniquement de l’œcoumène romain – et étaient devenus chrétiens. Aujourd’hui,
fait gravissime, les masses immigrantes
sont totalement étrangères à l‘identité et à l’ethnicité européennes et
appartiennent même majoritairement à une religion, l’islam, qui, depuis le
VIIIe siècle, est en conflit aigu avec notre civilisation.
En dépit de son coût
gigantesque, financier et social, le déversement migratoire est présenté par
l’oligarchie politico-médiatique comme une chance. C’est une inversion orwellienne de la réalité : le mal est
travesti en bien, le négatif en positif. Mais aussi le positif (les forces
de résistance) est travesti en négatif : le danger « raciste », l’« islamophobie » et autres
imprécations injurieuses, s’apparentent à ce que fut la langue de bois
communiste marxiste.
La même pathologie mentale de déni de la réalité se remarque dans les
classes intellectuelles des pseudo-savants. Oubliant les leçons d’Aristote –
observation du réel et clarté de jugement – elles développent des théories
brillantes mais fumeuses, scholastiques pour tout dire, qui ne décrivent pas le
réel mais l’interprètent selon un jargon
prétentieux, sur fond d’ignorance élégante et littéraire.
Les intellectuels parisiens,
suivis par les snobs américains, sont les spécialistes de la production
d’analyses sommaires qui se font passer pour originales et géniales et dont les
auteurs, qui appellent « chaton » un tigre, sont
encensés dans les médias. Ils méprisent la réalité : à la perte de
l’identité culturelle ancestrale, au déracinement intérieur des peuples de
souche dépossédés de leur patrie charnelle, à la dégradation du cadre de vie,
s’ajoute le risque d’un déclin économique majeur. En effet, sur le plan de la
performance économique et technologique, cette substitution de population sera
très négative car elle aboutit à un remplacement de forces vives et créatrices
d’origine européenne par des masses qui n’ont ni les mêmes capacités ni la même
culture. Cet ethnocide
silencieux est un fait historique majeur.
La
Troisième guerre mondiale vient doucement de commencer
Elle sera beaucoup plus
dévastatrice que les deux précédentes. L’islam –et non pas l’« islamisme »–
constitue l’ennemi, le protagoniste hostile principal, surgi du passé
archaïque. Mais pas seulement lui. Il traîne derrière lui cette hostilité
ancestrale et sourde envers la civilisation européenne, partagée par bien
d’autres. Le problème est ethniquement planétaire même si
– les choses sont toujours compliquées dans les guerres– les camps ne sont jamais
clairs mais approximatifs.
L’affrontement
a débuté en Europe de l’Ouest sous forme de guerre civile
de basse intensité, avec émeutes et attentats récurrents, criminalité
croissante des immigrés, harcèlement des populations autochtones
modestes délaissées par les oligarchies, développement impuni du racisme anti-Blancs,
etc. Le professeur Andrey Hussey, spécialiste de la France à l’Université de
Londres, vient de publier un essai, Insurrections in France, où il prédit une guerre civile ethnique
prochaine en France. Il écrit : « Je suis fasciné par la violence
ethnique que j’ai ressentie en France ». La même chose est
perceptible dans d’autres pays d’Europe. Une enquête du quotidien
français Le Figaro, du 26 octobre 2015, révèle qu’une majorité de Français
prédit et redoute une guerre civile avec les populations immigrées en majorité
musulmanes, avec une multiplication des attentats. Le djihad musulman a commencé en France où existent déjà
2.400 mosquées, dont 150 salafistes où l’on prêche un djihad de
conquête.
Ce phénomène d’islamisation
territoriale est, pour l’instant, très limité en Amérique du Nord, sauf au
Québec francophone qui suit le mauvais exemple de la France. Le monde futur est
celui de la mondialisation, donc de l’affrontement et des conflits croissants
entre les peuples. Il est faux de croire que l’abolition des frontières amène
la paix ; elle provoque la guerre. Le XXIe siècle risque de connaître une
Troisième guerre mondiale de natureethnique, et non plus seulement
politique et économique, qui dépassera en dévastations les deux précédentes. L’Europe est en première ligne, plus que
l’Amérique du Nord, protégée par ses deux océans.
De
la géopolitique à l’ethnopolitique
Nous
devons accomplir une révolution mentale et idéologique : ne
plus penser seulement le monde dans les termes traditionnels de la « géopolitique »,
mais selon une grille complémentaire, que l’on pourrait appeler « ethnopolitique ».
Il
doit finir le temps où les nations d’origine européennes se combattent. La
crise ukrainienne, par exemple, est d’une dramatique stupidité. Dans cet
explosif XXIe siècle qui commence, les
peuples d’origine européenne doivent former un même
ensemble ethnopolitique solidaire, un bloc de peuples
apparentés. L’idée traditionnelle d’État-Nation doit se corréler avec la notion
émergente d’ensemble mondial des peuples d’origine européenne.
D’ailleurs, toute la planète
se dirige vers ce schéma ethnopolitique, qui avait été prédit par Samuel
Huntington dans son ouvrage sur « le Choc des Civilisations ».
La mondialisation a la double face de
Janus : elle produit en même temps la coopération et l’exacerbation des
conflits.
Il existe une hostilité globale et croissante, en
forme de vengeance et de revanche, comme un sentiment puissant, encore
dissimulé et souterrain, des peuples
non-européens d’origine contre les peuples européens d’origine. C’est un
gigantesque non-dit, un mouvement de fond, tel un courant marin trouble et
profond. Ce sentiment passionnel touche en particulier toutes les populations
immigrées, colonisatrices de l’intérieur.
L’islam
constitue un des principaux vecteurs de cet affrontement, de cette
agression, qui commence, sur le sol même de l’Europe. Ce
combat a débuté au VIIe siècle. Le
christianisme est évidemment visé parce qu’il est un marqueur identitaire, mais
pas seulement lui ; c’est notre civilisation dans son ensemble qui est
jalousée par cette schizophrénie
– complexe de supériorité/ infériorité – dont l’islam a le
secret. Nul ne sait qui sera le vainqueur de cet affrontement bien mal parti. Mais il se peut fort que nous le soyons.
La
possibilité de la victoire
Le philosophe Alain
Finkielkraut, membre de l’Académie française, détesté par l’oligarchie
intellectuelle et médiatique, a déclaré : « Je ne suis pas pessimiste pour
mon pays, je suis désespéré ». Mais le désespoir correspond à
une vision fataliste de l’histoire. Mieux vaut une vision volontariste, qui part du principe que l’histoire
n’est pas entièrement déterminée ni écrite d’avance.
Nous
pouvons vaincre parce que l’agressivité des envahisseurs, la plupart du temps
regroupés sous la bannière de l’islam, commence déjà à provoquer un réveil des
peuples de notre propre civilisation en Europe et ailleurs dans le monde. Et
parce qu’il peut surgir une révolte des peuples autochtones contre leurs
« élites » et leurs
oligarchies qui organisent l’invasion migratoire ou la tolèrent en
applaudissant.
Nous pouvons vaincre parce
que nos nations et nos cultures de
même souche ancestrale, sont plus fortes et plus créatrices que cet islam
millénaire qui repart à l’assaut et qui n’a proposé d’autres solutions
aux hommes que des malheurs et des échecs, avec une pauvreté intellectuelle et
scientifique qu’on s’efforce de masquer sans y parvenir. Même si elle perd des
batailles, la civilisation a
toujours gagné la guerre contre la barbarie. L’islam guerrier que
défend le Califat de l’E.I Daec’ch est le véritable islam, fidèle à sa source
oraculaire mahométane. Il ne faut pas le
juger ni le mépriser mais le combattre. La violence du djihad,
cruelle, ne peut être que vaincue par la force de notre civilisation.
Nous
pouvons vaincre parce que l’hostilité croissante contre nous renforce notre
solidarité planétaire et parce que nous possédons un génie
propre, polyvalent, qui a toujours assuré le succès de tous les rameaux de la
souche européenne. Et parce que, contre
le fanatisme primitif, nous possédons l’intelligence évoluée.
Mais
la victoire suppose trois conditions :
Fle renouveau démographique,
Fle réarmement moral et l’amour de soi,
Fainsi que la volonté de désigner et de
combattre l’ennemi.
Notre pire adversaire est en
nous-mêmes, plus exactement dans les maladies psychologiques et morales qui
rongent les élites politiques et médiatiques de l’Occident. C’est pourquoi il faut travailler partout au renversement
révolutionnaire de ces oligarchies et à la reprise du pouvoir par l’opinion
réelle des peuples.
Le
tribunal de l’Histoire
Notre
décadence n’est pas une fatalité. Elle n’est qu’une
apparence, un passage, un interrègne. Notre nation commune macroethnique d’origine
européenne, au sens le plus large, incluant bien entendu la Russie et des
parties des populations d’Amérique latine, forme un bloc planétaire, un même
arbre anthropologique, innervé par la même sève. Nous possédons une force commune, inscrite dans la genèse de
l’Histoire.
Non,
l’humanité ne forme pas « une seule
famille » comme le rabâche l’idéologie dominante universaliste
inspirée par une morale chrétienne laïcisée et dévoyée. Elle
en possède plusieurs. Il est dangereux de croire à ce mensonge
utopique car il débouche sur le chaos
généralisé. L’humanité constitue un ensemble de peuples différents
(ethno-différentialisme) qui peuvent coopérer et entrer en compétition tout en
restant séparés et en bonne entente. D’ailleurs, seuls les intellectuels
occidentaux croient à cette notion de « famille humaine »
qui peut se mélanger. En dépit de la « mondialisation »
(phénomène factice, superstructure économique), l’éthologie humaine demeure fondamentalement ethnique. La nature
humaine est séparatiste et non pas unitaire et homogène.
De plus, l’Histoire démontre
que sous le choc des événements et des circonstances, les mentalités peuvent
basculer. L’impensable peut devenir envisageable, les tabous idéologiques et
moraux peuvent tomber. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais il possible que des mesures d’exception
douloureuses et radicales, jadis abhorrées, soient acceptées dans un avenir
proche.
Comme l’avaient vu Darwin et
Nietzsche, la loi de la vie, outre la coopération, est néanmoins
dominée par la compétition et la
sélection naturelle des plus aptes. Les idéologies décadentistes et égalitaristes de l’Occident se heurtent
à ce mur d’acier. Le tribunal de l’Histoire, qui reproduit l’ordre naturel
départage les vainqueurs et les vaincus, non point selon le sentiment moral ou
l’idéologie mais d’après le résultat. On juge l’arbre à ses fruits. ll faut
être les plus forts.
Or
nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts.n
Note
(1) Le
NPI (National Policy Institute) animé par Richard Spencer and William H.
Regnery, est un think tank qui défend l’identité
européenne originelle de l’Amérique du Nord et prône une entente et une
solidarité globales avec l’Europe et la Russie. Il fait partie,
avec American Renaissance, dirigé par Jared Taylor,
d’un courant de pensée qu’on pourrait qualifier d’American New
Right, très différent des ”néo-conservateurs” ou de l’aile droite du Parti
Républicain.