L
|
e président syrien Bachar al-Assad a affirmé que la paix
reviendrait dans son pays quand l'Occident et l'Arabie saoudite et le Qatar
auront cessé de « soutenir les
terroristes » et s'est félicité de l'intervention armée de la Russie,
lors d'une interview diffusée mardi par la télévision tchèque.n
Pour ramener la paix, a-t-il
affirmé, il faut que plusieurs pays, « la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis,
l'Arabie saoudite, le Qatar et quelques autres arrêtent de soutenir les
terroristes. Le lendemain, la situation sera déjà meilleure et en quelques mois
nous aurons la paix complète en Syrie ».
Plusieurs pays occidentaux
considèrent le président syrien comme responsable du déclenchement de la guerre
civile qui a fait au moins 250.000 morts en quatre ans et poussé des millions
de gens à émigrer. Ils souhaitent son départ. Mais le besoin de combattre le
groupe État islamique (EI), après les attentats du 13 novembre à Paris, et d'y
associer la Russie, qui soutient le régime de Damas, ont relégué pour le moment
cette exigence au second plan.
Dans son interview, accordée
à la télévision publique tchèque le 29 novembre à Damas, M. Assad se dit
sceptique sur la possibilité de mettre en place une large coalition contre le
terrorisme.
« Pourquoi n'ont-ils
rien appris de Charlie-Hebdo ? (...) Vous ne pouvez pas combattre le terrorisme
alors que vous soutenez directement les terroristes avec des armes et avez une
alliance avec ce plus grand soutien du terrorisme dans le monde qu'est la
monarchie saoudite », assène-t-il.
« La France ne fait rien
de sérieux, tandis que les Russes sont très sérieux dans le combat contre le
terrorisme et il y a une coopération entre eux et l'armée syrienne »,
a-t-il affirmé par ailleurs.
Prié de commenter la
destruction d'un avion russe par l'aviation turque, M. Assad a estimé que le
président turc Recep Tayyip Erdogan « avait perdu son sang-froid parce que
l'intervention russe avait changé le rapport des forces sur le terrain ».
« L'échec d'Erdogan en
Syrie, l'échec de son groupe terroriste, marque sa fin politique »,
a-t-il ajouté.
Interrogé sur la possibilité
de voir des terroristes entrer en Europe cachés parmi les réfugiés syriens, M.
Assad a dit que leur infiltration « avait
lieu, bien entendu », mais qu'il était difficile d'estimer leur
nombre. « Mais c'est la réalité. Et je crois qu'on peut trouver sur des
photos ou des vidéos sur internet des preuves que certains, qui avaient tué et
parfois décapité des gens ici, sont partis pour l'Europe en tant que paisibles
citoyens ».n